Je vous propose aujourd’hui un thriller nordique à l’atmosphère très réussie. Premier roman d’un auteur français écrivant par ailleurs sous un autre pseudonyme, donc pas premier roman du tout en fait, Qaanaaq nous emmène à Nuuk, au Groenland, où un ours aurait sauvagement attaqué trois ouvriers d’une plateforme pétrolière. Au conditionnel car, en effet, l’ours en question saurait aussi, s’il est bien le coupable de cette agression, crocheter les serrures…
Qaanaaq est un capitaine de police originaire du village groenlandais du même nom. Adopté à l’âge de trois ans par une famille danoise, il ne sait rien de ses origines et, lorsque sa hiérarchie l’envoie à Nuuk pour résoudre cette affaire, il le prend un peu comme une sanction. Il débarque dans une ville au climat politique assez explosif, du fait de différends entre ceux qui réclament l’indépendance du Groenland et sont prêts, pour ça, à toutes les largesses envers les compagnies pétrolières, et ceux qui refusent que leur territoire soit souillé par ces viles pollueurs.
Résoudre cette affaire n’a donc rien de simple, surtout quand la cheffe de la police, sur place, fait de la résistance. Pourtant, Qaanaaq est du genre déterminé, bien décidé à découvrir le fin mot de l’histoire. C’est dans un décor blanc, galcial et plongé dans une nuit quasi perpétuelle que nous entraîne Mo Malø. Autant le dire tout de suite, les descriptions de cette nature magnifique, bien que rude et hostile, sont vraiment très réussies, très immersives. On a vraiment l’impression d’y être, de ressentir ce froid polaire qui peut vous rendre fou.
Hélas, au niveau de l’intrigue, c’est plus laborieux… Bisbilles politiques, complots, trahisons et fausses pistes, tout y est pourtant, mais cela reste très classique et cela manque aussi un peu de rythme. Si le final nous emporte, le récit met beaucoup de temps à se mettre en place. Peut-être parce que l’auteur attend la dernière partie pour évoquer l’histoire personnelle de son héros, ce passé qui finit par nous le rendre attachant, mais bien tard, malheureusement. Mo Malø semble très attaché à cette culture, mais cela ne suffit pas à faire un bon roman et on reste un peu sur sa faim.
S’il brille par la réussite de son auteur à mettre en place une belle ambiance venue du nord, Qaanaaq n’est pas un page-turner. C’est un polar d’ambiance, à l’intrigue plutôt bien ficelée, qui manque pourtant un peu trop de rythme pour me convaincre complètement. Le final m’a néanmoins donné envie d’en apprendre plus sur ce flic venu du froid, et je pense que je m’essaierai quand même à la suite très prochainement.
Editions de la Martinière (2018) - 492 pages - Support numérique - Thrillers & Polars
Dans le vaste pays blanc, l'esprit de Nanook se réveille. Le grand ours polaire, seigneur des lieux, protégera les siens. Jusqu'au bout. Adopté à l'âge de trois ans, Qaanaaq Adriensen n'a jamais remis les pieds sur sa terre natale, le Groenland. C'est à contrecoeur que ce redoutable enquêteur de Copenhague accepte d'aller aider la police locale, démunie devant ce qui s'annonce comme la plus grande affaire criminelle du pays : quatre ouvriers de plateformes pétrolières ont été retrouvés, le corps déchiqueté. Les blessures semblent caractéristiques d'une attaque d'ours polaire. Mais depuis quand les ours crochètent-ils les portes ? Flanqué de l'inspecteur inuit Apputiku – grand sourire édenté et chemise ouverte par tous les temps –, Qaanaaq va mener l'enquête au pays des chamanes, des chasseurs de phoques et du froid assassin. Et peut-être remonter ainsi jusqu'au secret de ses origines.
Le page Facebook de l'auteur : https://www.facebook.com/mo.malo2/
2 commentaires
Cela fait un moment que j'ai envie de découvrir ce premier tome. Pour ma part, j'aime ce genre d'ambiance, un peu lente, où le froid est enveloppant.
RépondreSupprimerC'est clair qu'en termes d'ambiance, il est excellent ! 😀
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