Le monde des Premiers, tome 2, de Lucie Thomasson

On se retrouve aujourd’hui avec le second opus de la duologie fantasy Le Monde des Premiers, de Lucie Thomasson. Alors que le premier faisait clairement figure de tome d’introduction, l’intrigue se déploie dans celui-ci, pleine de révélations et de rebondissements. Si vous avez l’occasion d’enchaîner les deux, n’hésitez pas car, après deux ans, j’ai personnellement eu beaucoup de mal à raccrocher les wagons, et j’aurais vraiment apprécié un résumé du tome 1 en prélude à ce tome 2, mais passons…

On retrouve Victoire, alors qu’elle a découvert la vérité sur ses origines et récupéré la place qui lui est due de par sa naissance, celle de Première, en épousant Isaac Hamilcar. Elle est bien décidée à obtenir justice, quitte à s’allier avec la Maison Litréans qui retient Guilhem, son frère, prisonnier. C’est donc une histoire de vengeance que Lucie Thomasson nous propose ici, mais sous une forme judiciaire à laquelle je ne m’attendais absolument pas, et qui s’avère passionnante et extrêmement bien menée.

En effet, les Maisons Hamilcar et Litréans se sont alliées pour faire tomber leur ennemi de toujours, la Maison Eristène. Le complot ourdi par Goliath quelques vingt ans plus tôt est sur le point d’être révélé au grand jour, mais le patriarche n’a pas dit son dernier mot, et gare à ceux qui se dresseraient entre lui et ses ambitions. Mensonges, manipulations et coups bas occupent donc une grande partie de l’intrigue et l’autrice ne se prive pas de malmener ses personnages.

C’est une seconde partie nettement plus sombre que la précédente que l’on nous propose ici. En plus de la vengeance, l’autrice aborde les thématiques de l’emprise et de la dépression. Les héros révèlent une noirceur inquiétante, et le final doux-amer est à l’image de tout le reste. On n’est pas dans le triomphe, le grisant sentiment de revanche que l’on éprouve lorsque justice nous est rendue. Non, on est dans la frustration, l’amertume de l'insatisfaction, et c’est super bien fait.

Les chapitres alternent les points de vue, posant les enjeux des différents personnages. On trouve aussi de temps en temps des articles de journaux ou des extraits de contrats passés entre les Maisons. De quoi compléter les informations à la disposition du lecteur ou bien préparer certaines révélations, sans casser le rythme. Seul bémol en ce qui me concerne, le dernier chapitre qui, pour moi, n’était pas nécessaire, voire même gâche un peu l’effet des deux précédents, mais c’est un détail.

En résumé, j’ai passé un agréable moment en compagnie de Victoire, Guilhem, Dimitri et Marie, et j’ai été bluffée par la construction de ce second tome. L’intrigue est bien menée et le procès passionnant. A recommander.