Le doyen éternel, de Pierre Grimbert

Depuis le temps que je m’étais promis d’achever le cycle du Secret de Ji, de Pierre Grimbert, c’est enfin chose faite avec Le doyen éternel. Il est l’heure de se séparer des héritiers, au moins pour quelque temps puisqu’il y a deux autres cycles à découvrir après celui-ci. Ce quatrième et dernier tome est bien sûr celui des révélations, mais aussi de la grande bataille finale contre les forces du mal.

Après avoir réussi à pénétrer au Jal’Dara et à rencontrer Nol, lequel ne leur a pas été d’une grande aide, il faut bien le reconnaître, nos héros s’aventurent au Jal’Karu où ils espèrent enfin obtenir des réponses. Cette première partie est assez philosophique avec des réflexions plutôt intéressantes sur la manière dont nos croyances d’Hommes sont à l’origine de la création des Dieux et les influencent. J’ai aussi bien aimé les différentes créatures qu’ils vont devoir affronter, ainsi que toute la mythologie, la cosmologie presque, imaginée par Pierre Grimbert.

Après les révélations vient l’action et chacun va devoir accomplir sa destinée. Pour la première fois, les héritiers vont être séparés, ce qui permet de les mettre chacun un peu plus en lumière et de dénouer les derniers fils de l’intrigue, l’alternance des points de vue aidant. Le petit bémol, c’est qu’on ne craint jamais vraiment pour leur vie, certaines choses semblent un peu trop faciles après quatre tomes, mais la tension est bel et bien présente tant on a envie de connaître le dénouement.

Du côté des personnages, il est agréable de constater que ces dames ne sont pas reléguées au rôle de plantes vertes ou de faire-valoir, elles ont une réelle influence sur le récit. Chacun évolue à sa manière, Yan remportant évidemment la palme tant il était effacé au début de la saga. S’ils conservent tous un petit côté cliché, ils n’en sont pas moins très attachants et c’est avec un petit pincement au cœur que je termine ce fabuleux voyage en leur compagnie. Ils vont me manquer, c’est certain.

Un opus qui met donc un joli point final à ce premier cycle. Je tire mon chapeau à Pierre Grimbert pour son inventivité. Il y a de très belles idées dans cette saga. L’univers est vraiment riche et bien construit, les personnages très attachants et, si l’intrigue a parfois des petits coups de mou, on reste curieux de comprendre et de savoir comment tout cela va se terminer. La fantasy française mérite d’être connue et reconnue, alors n’hésitez pas à vous lancer pour découvrir le secret de l’île Ji.