La cité corrompue, de Leigh Bardugo

On se retrouve aujourd’hui avec le second volet du diptyque Six of Crows, de Leigh Bardugo, intitulé La cité corrompue. L’année dernière, je suis tombée sous le charme du premier tome et de ses personnages hauts en couleur et pourtant, je me suis fait prier pour découvrir la suite. Bêtise réparée, et malgré un petit coup de mou à la moitié du roman, j’ai préféré celui-ci au précédent.

On retrouve nos héros à Ketterdam, de retour du Palais de Glace après la réussite de leur mission. Leur commanditaire a essayé de les rouler et, s’ils ont su protéger ce qu’ils étaient allés chercher, Inej en a fait les frais. Dès lors, Kaz n’a plus qu’une idée en tête : libérer son spectre, récupérer ce qu’on lui doit et assouvir sa vengeance, à la fois contre Pekka Rollins mais aussi contre Jan Van Eck. Dès lors, de ruses en coups fourrés, les Dregs ne lâcheront plus l'affaire !

Ce que j’ai préféré dans ce roman, ce sont bien sûr les machinations de Kaz et le fait qu’il ait toujours un temps d’avance sur ses adversaires. Cela ne l’empêche pas de se faire avoir de temps en temps, mais il ne se laisse jamais abattre et finit toujours par trouver le moyen de retomber sur ses pattes. Il connaît ses ennemis sur le bout des doigts et joue de leurs faiblesses avec une habileté consommée. J’apprécie tout autant ses failles et la manière qu’il a de se protéger.

D’ailleurs, dans l’ensemble, tous les personnages sont hyper bien construits et très attachants. L’autrice alterne les chapitres du point de vue de chacun d’eux. On découvre leur passé, le pourquoi du comment de leur attitude présente, et on s’attache encore un peu plus. Les relations entre eux sont intéressantes également : ils ont beau constituer une bande, il y a néanmoins des moments de doute, de défiance. Et la pudeur des gangs au sein desquels il ne faut jamais faire montre de la moindre faiblesse.

Cette pudeur, on la retrouve dans les deux histoires d’amour du récit - moi qui ait horreur de ça, je les ai trouvées très discrètes et pas du tout dérangeantes - mais aussi dans le final. Pas de manichéisme ici, les choses ne se terminent pas forcément bien pour tout le monde, il n’y a pourtant pas d’épanchement larmoyant. Un petit pincement au cœur en refermant ce second tome, à la perspective de quitter la cité de Ketterdam ainsi que Kaz, Inej, Jesper, Wylan, Nina, Matthias et même Kuwei, mais comme diraient les Dregs : pas de sanglots, pas de tombeaux.