Les sept morts d'Evelyn Hardcastle, de Stuart Turton
On se retrouve aujourd’hui pour la chronique d’un roman atypique, à cheval entre l’enquête policière et le fantastique : Les sept morts d’Evelyn Hardcastle, de Stuart Turton, un journaliste et auteur anglais. Un livre que j’ai découvert en lecture commune sur Livraddict et c’était, je crois, une excellente chose car l’intrigue est très complexe et on aurait vite fait de se laisser décourager. Ce serait dommage…
Aiden Bishop se réveille un beau matin dans la forêt du manoir de Blackheath. Il n’a aucun souvenir de la manière dont il s’est retrouvé là, il ne se rappelle même plus de son nom. Soudain, un cri, rapidement suivi d’un coup de feu ! Il est persuadé d’avoir assisté à un meurtre sauf qu’en réalité, c’est bien pire que ça : il est piégé dans une boucle temporelle, à revivre sans cesse la même journée. Il a une semaine pour résoudre un meurtre en se réveillant chaque matin dans un corps différent.
Le récit s’écrit donc du point de vue d’un personnage amnésique qui va endosser plusieurs identités, et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est vraiment très bien fait. Stuart Turton maîtrise son intrigue sur le bout des doigts et chaque petit détail a son importance. De chausse-trappes en fausses pistes, le héros revit cette unique journée tout en composant avec le souvent sombre passé et la personnalité de chacun de ses hôtes, et ce n’est clairement pas une mince affaire.
L’atmosphère est également très réussie. Blackheath est une demeure qui n’a pas été entretenue, faute de moyens pour le faire, elle est décrépite et assez sinistre. En outre, Thomas, le fils cadet de la famille a été assassiné près du lac dix-neuf ans plus tôt et sa disparition pèse encore sur les lieux. Toutes les personnes présentes au manoir ce jour-là semblent avoir quelque chose à cacher, mais dans la bonne société anglaise de l’époque, c’est le maintien des apparences qui prime. Une véritable mascarade où se côtoient mondains et domestiques.
L’intrigue est extrêmement complexe mais solide, l’auteur sait où il va et nous y entraîne avec habileté. Les retournements de situation sont très bien pensés et l’explication finale extraordinaire. En revanche, le bémol, ce qui m’a un peu dérangée, c’est la froideur avec laquelle tout cela se déroule. Il m’a manqué de l’émotion pour m’attacher à Aiden et me sentir vraiment concernée par ce qu’il lui arrivait. Certains passages m’ont semblé un peu longs et redondants. J’avais envie de découvrir le pourquoi du comment et, en même temps, je n’étais pas spécialement pressée.
Malgré tout, Les sept morts d’Evelyn Hardcastle reste une très belle lecture. Un policier fantastique loin d’être simple à aborder, mais dont l’auteur maîtrise son sujet à la perfection. L’intrigue est bien ciselée, originale et pleine de surprises, jusqu’à la dernière page.
Editions 10/18 (2020) - 595 pages - Support papier - Thrillers & Polars
Ce soir à 11 heures, Evelyn Hardcastle va être assassinée. Qui, dans cette luxueuse demeure anglaise, a intérêt à la tuer ? Aiden Bishop a quelques heures pour trouver l’identité de l’assassin et empêcher le meurtre. Tant qu’il n’est pas parvenu à ses fins, il est condamné à revivre sans cesse la même journée. Celle de la mort d’Evelyn Hardcastle.
Le compte Twitter de l'auteur : https://twitter.com/stu_turton
0 commentaires