On se retrouve aujourd’hui avec la chronique d’un one-shot que j’attendais avec impatience, Le sang des Parangons, de Pierre Grimbert. C’est un auteur que j’aime beaucoup, à la fois pour ses écrits et pour l’image simple qu’il véhicule. Je ne pouvais décemment pas passer à côté ! Il nous revient donc avec un nouveau roman choral que l’on pourrait aussi qualifier de huis clos, puisque quasiment toute l’intrigue se déroule dans les entrailles d’une montagne sacrée.
Entre éruptions volcaniques, tremblements de terre, inondations et autres catastrophes, le monde est à l’agonie et l’humanité bien près de sa perte. Tentant le tout pour le tout, chaque royaume envoie un de ses champions, un Parangon, à la recherche du palais des dieux sous la montagne sacrée, pour supplier les créateurs de leur venir en aide. Ils sont ainsi quarante-et-un à passer les portes, guerriers, religieux, philosophes ou scientifiques aux intentions pas toujours si altruistes. Et quand les morts s’accumulent, leurs divergences revêtent soudain bien plus d'importance que prévu.
Les récits choraux sont un peu la marque de fabrique de Pierre Grimbert. C’était le cas de sa saga Le secret de Ji et, dans une moindre mesure et plus récemment, de sa saga Gonelore. Avec quarante-et-un personnages, on atteint ici des sommets mais rassurez-vous : ils tombent comme des mouches, il est donc de plus en plus facile de s’y retrouver ! C’est, malgré tout, mon petit bémol à cette histoire. Plus il y a de héros à suivre, moins on a le temps de s’attacher à eux, c’est presque mathématique. Or, cette empathie envers les personnages participe énormément de mon appréciation et cela m’a chiffonnée.
Pourtant, Le sang des Parangons a bien d’autres atouts. À ceux qui penseraient qu’arpenter les entrailles d’une montagne pendant 320 pages est un peu ennuyeux, je dis : détrompez-vous ! Le récit ne manque pas d’action, notamment grâce aux créatures qu’abrite cette étrange montagne, mais pas que. C’est un roman assez sombre, déjà parce qu’il se déroule dans des souterrains, mais aussi parce que le désespoir s’empare peu à peu de nos héros. L’ensemble confère au lecteur un sentiment de malaise, d’oppression, qui pourra en rebuter certains mais qui est très bien fichu.
Et puis il y a le message que l’auteur tente de faire passer… Derrière cette quête désespérée se cachent aussi certains travers : combien sont réellement là par altruisme, pour sauver le reste de l’humanité, et pas pour la gloire, la richesse, la foi, pour prouver que les dieux existent ou, au contraire, n’existent pas ? Les introspections de chacun façonnent le récit, lui donnent de la profondeur et de la puissance. Un roman atypique qui propose de belles réflexions et que je vous invite à découvrir très vite.
Editions Mnémos (2022) - 320 pages - Support papier - Fantasy
Le monde des hommes est en train de s’effondrer. Et toutes les prières, tous les sacrifices, semblent incapables d’y remédier. L’humanité assiste, impuissante, à son crépuscule. Une dernière chose doit cependant être tentée. Une folie, à la hauteur de cette situation désespérée. Chaque nation, chaque territoire a ainsi désigné son champion. Certains sont des sages, des savants, ou des dévots. D’autres sont des mercenaires, des aventuriers ou des chevaliers. Il y a même des rois et des reines… Ils ne se connaissent pas, ils ont parfois des intérêts contraires, mais ils ont été réunis pour former le groupe des parangons. Une escouade d’exception dont la mission représente la dernière chance de survie de leurs peuples respectifs. Ensemble, ils vont devoir pénétrer la montagne sacrée, siège du palais souterrain des dieux. Et s’ils parviennent jusqu’aux éternels, malgré les dangers légendaires que renferme cet endroit, ils devront les convaincre de sauver leur monde agonisant. En les suppliant… ou bien en les défiant, si nécessaire. Mais combien de parangons verront leur sang versé sur le chemin, pour permettre aux autres de continuer ? En restera-t-il un seul, qui pourra prouver que l’humanité mérite vraiment d’être sauvée ?
Le site de l'auteur : http://www.pierregrimbert.com/
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