Premier tome de La trilogie de la bibliothèque, de Mark Lawrence, Le livre qui refusait de brûler est un récit qui se veut ambitieux, mais qui peine à tenir ses promesses. L'auteur, connu pour ses précédentes sagas de fantasy, tente ici d'explorer un univers centré sur une bibliothèque aux dimensions incommensurables, mais le résultat ne m’a pas convaincue.
Le roman nous propose de suivre deux personnages : Evar, un jeune homme prisonnier depuis toujours d'une salle remplie de livres, et Livira, une fillette arrachée à son village et envoyée étudier dans la fameuse grande bibliothèque. Leurs chemins vont se croiser mystérieusement à travers le temps et l'espace, créant une dynamique intrigante mais qui souffre de longueurs. Car il faut s'armer de patience et attendre les trois quarts du livre pour que l'intrigue décolle enfin. L’auteur décrit la bibliothèque, son fonctionnement et ses habitants avec minutie, mais l’action n’avance pas véritablement.
L'histoire d'Evar et de ses frères et sœur, en particulier, a peiné à me captiver. J’ai eu du mal à comprendre quelles étaient leurs motivations, et plus généralement à m’attacher à eux. Livira est plus développée, même si elle souffre également d'une écriture qui ne permet pas de créer un lien émotionnel fort avec le lecteur. À l’exception peut-être de sa relation avec son mentor, dont les rares apparitions apportent une touche de complexité bienvenue.
Le dernier quart du roman réserve, certes, un retournement de situation qui transforme notre compréhension de tout ce qui précède. Cependant, ce twist, bien qu'intéressant, ne suffit pas à racheter les pages précédentes, bien laborieuses. De plus, cette partie finale s’est révélée, en tout cas pour moi, un peu confuse et j’en ressors avec l'impression désagréable de ne pas avoir tout compris. Il y avait de très bonnes idées, mais la réalisation ne suit pas, noyée dans une intrigue qui tourne longtemps en rond avant de se conclure soudain beaucoup trop vite.
Malgré un univers intrigant et de bonnes idées, le roman souffre de défauts rédhibitoires : un rythme excessivement lent pendant les trois quarts du récit, des personnages peu développés et attachants, en particulier Evar, et une fin certes plus animée mais trop rapide et confuse pour être pleinement satisfaisante. Une déception qui ne me permet pas, à l’heure actuelle, de dire si je lirai la suite. Dans le meilleur des cas, ce ne sera pas tout de suite !
Evar a passé toute sa vie prisonnier d’une salle remplie de livres, plus ancienne que les empires, plus vaste qu’une cité. Livira vivait aux confins de la civilisation, où rôdent les cauchemars et où nul ne se rend. Lorsqu’elle est arrachée à son village, elle se consacre à l’étude des mystères qui irriguent la grande bibliothèque, cœur battant du royaume. Ils n’étaient pas censés se rencontrer. Dans la bibliothèque, leurs chemins se sont pourtant croisés. Leurs histoires s’entrelacent alors, cœur à cœur, à travers les univers et le temps. Faites de vérité et de mensonges, elles se brouillent et se confondent. Dans ce périple où la connaissance érode les certitudes, la plume a beau être plus puissante que l’épée, elle n’empêchera pas le sang de couler ni les cités de brûler.
Le site de l'auteur : https://www.marklawrence.buzz/
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