On se retrouve aujourd’hui avec L’île du destin, le dernier tome de La quête d’Ewilan, la trilogie de Pierre Bottero. Un roman à l’univers riche et bien construit, mais dont certaines facilités narratives trahissent la cible jeunesse de la saga.
Bottero possédait un talent remarquable pour créer des mondes imaginaires, aucun doute là-dessus ! Gwendalavir est dépeint comme une terre mystérieuse, où réside l'Imagination, source du pouvoir des Dessinateurs. Les créatures qui peuplent cet univers, des Ts'liches aux Raïs en passant par la Dame ou son Ombre, témoignent d'une créativité débordante, et la galerie de personnages est l’un des points forts du roman. Tous sont attachants et les relations qui se tissent entre eux sont décrites avec justesse et émotion, créant un réseau d'interactions crédibles.
Le style de Pierre Bottero, fluide et imagé, permet une immersion immédiate dans l'action. Les scènes de combat sont dynamiques, les descriptions de paysages évocatrices, et les dialogues sonnent juste. On se laisse porter par un récit efficace qui alterne moments d'action, touches d'humour bienvenues et pauses contemplatives. Cependant, c'est dans la résolution des conflits et des obstacles que le roman révèle sa vraie nature de littérature jeunesse.
Trop souvent, les problèmes rencontrés par Ewilan et ses compagnons trouvent des solutions un peu trop commodes. De même, la dichotomie entre bien et mal manque parfois de nuances. Les gentils sont très gentils, les méchants très méchants, ce qui limite de fait la complexité de l’intrigue.
Malgré ces quelques réserves, L'île du destin reste une lecture agréable. L'émotion est au rendez-vous, particulièrement dans les moments de camaraderie entre les personnages et lors du dénouement de leur quête. Pierre Bottero aborde des sujets universels comme l'identité, la responsabilité du pouvoir, le libre arbitre et même une petite touche de féminisme. Des thèmes qui résonnent avec force, quel que soit l'âge du lecteur, et dans un style accessible sans être simpliste.
En conclusion, si l'on accepte quelques facilités narratives comme prix à payer pour découvrir une histoire sympathique, L'île du destin et toute la saga de La quête d’Ewilan offrent un voyage fantastique qui mérite sans doute d'être entrepris. Au-delà de sa simplicité occasionnelle, c'est surtout la magie de Gwendalavir et l'attachement sincère aux personnages qui restent en mémoire après avoir tourné la dernière page. J’ai cru comprendre que les autres sagas de l’auteur se déroulant dans le même univers étaient un peu moins “jeunesse”, il ne me reste plus qu’à tenter l’aventure !
Le Livre de Poche (2012) - 293 pages - Support papier - Ados & YA
Après avoir libéré les Sentinelles, Ewilan et Salim rejoignent la Citadelle des Frontaliers avec leurs compagnons. Là, Ewilan découvre la retraite de Merwyn, le plus grand des dessinateurs. Il leur conseille de regagner l’autre monde et de convaincre Mathieu, le frère d’Ewilan, de les suivre en Gwendalavir. À leur retour, ils embarquent pour les îles Alines afin de délivrer les parents d’Ewilan, retenus par Eléa, la sentinelle traîtresse…
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