La guerre, de Michael McDowell

Retour à Perdido où la famille Caskey poursuit son petit bonhomme de chemin. Une nouvelle ère s’est ouverte pour le clan, suite au décès de la matriarche, Mary-Love, dans le tome précédent. Comme on pouvait s’y attendre, Elinor a pris le relais, mais l’ambiance est désormais bien différente, plus sereine. Alors que la guerre fait rage en Europe, jamais les liens entre les uns et les autres n’ont été aussi étroits.

Vous l’aurez deviné, l’intrigue se déroule pendant les années de la Seconde Guerre mondiale. On suit la nouvelle génération Caskey, notamment Miriam et Frances. La première commence à relativiser la très haute opinion qu’elle avait de sa grand-mère, et le fait qu’elle lui ait inculqué une attitude qui l’a coupée du reste de sa famille. La seconde commence à s’interroger sur ce qu’elle est, suite à un certain nombre d’absences liées, d’une manière ou d’une autre, à sa proximité avec de l’eau.

Les questions sociétales sont toujours bien présentes, avec les impacts de la récession sur la ville, puis un soudain vent de prospérité à la scierie, dû à la guerre bien sûr, mais aussi aux bons conseils d’Elinor à son mari ! De nouveaux personnages font leur apparition, je pense notamment à un soldat bien décidé à intégrer le clan Caskey envers et contre tout, sans qu’on sache réellement pourquoi, ou encore à un voyou dont les actes déclencheront… quelque chose chez Frances.

Malheureusement, Michael McDowell retombe dans ses travers. Ce quatrième tome manque à nouveau de relief, d’intensité, et, en dehors des quelques touches de fantastique apportées par Elinor et Frances, il ne se passe pas grand-chose de passionnant. La dynamique au sein de la famille se modifie, certes, mais heureusement que les tomes sont courts, parce qu’il n’y a vraiment pas de quoi captiver, ni même capter l’attention sur la durée. Cela reste plaisant à lire parce qu’on aime bien l’atmosphère globale de la saga et qu’on a fini par s’attacher aux personnages, mais est-ce bien suffisant ?

Ce qui est frustrant, c’est qu’en ce qui concerne les éléments fantastiques, on a l’impression que l’auteur fait volontairement durer le suspens. Elinor refuse de répondre aux questions de sa fille - et du lecteur, de ce fait - et cela semble n’avoir aucun sens après ce qu’a vécu Frances. À ce stade, on a une assez bonne vision de ce qui se profile et cela semble tellement vain de faire durer ainsi… Bref, encore une fois, j’en ressors dubitative. Cela se lit vite et bien, mais sans passion ni intensité.

Note : ★★★☆☆

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Blackwater, tome 4 : La guerre, de Michael McDowell
Mr Toussaint Louverture (2022) - 252 pages - Support numérique - Fantastique & Horreur

La guerre est finie, vive la guerre ! Une nouvelle ère s’ouvre pour le clan ­Caskey : les années d’acharnement d’Elinor vont enfin porter leurs fruits ; les ennemies d’hier sont sur le point de devenir les amies de demain ; et des changements surviennent là où personne ne les attendait. Le conflit en Europe a fait affluer du sang neuf jusqu’à Perdido, et désormais les hommes vont et viennent comme des marionnettes sur la propriété des Caskey, sans se douter que, peut-être, leur vie ne tient qu’à un fil.

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