La guerre du bruit, de Patrick Ness

Retour sur Nouveau Monde avec le troisième et dernier tome de la saga Le chaos en marche, de Patrick Ness. Après avoir un peu peiné sur la narration du premier volet, mais beaucoup apprécié le second, j’avais hâte de me lancer dans la conclusion et de découvrir comment toute cette histoire allait finir. Je n’ai malheureusement pas été convaincue. L’intrigue s’enlise et j’ai longtemps eu l’impression de tourner en rond.

On retrouve Todd et Viola à l’endroit exact où on les avait laissés, face à une terrible armée de Spackle qui crient vengeance. Si, bien des années plus tôt, les Hommes n’ont pas eu tant de mal à se défaire de l’ennemi, cette fois sera différente car il a appris de ses erreurs, il a évolué et s’est préparé à une guerre sans merci. Sans parler du fait qu’une fois de plus, Maire Prentiss et Maîtresse Coyle ne se préoccupent que de leurs propres intérêts. Et c’est bien là que le bât blesse, car la guéguerre entre ces deux-là a déjà fait l’objet de tout le deuxième tome, et on en est toujours au même point !

La conséquence directe, c’est qu’on a beau trouver de l’originalité au peuple Spackle, les redondances du récit finissent par nous ennuyer. On sait pertinemment qu’il est impossible de faire confiance aux deux leaders humains, et pourtant Todd et Viola ne cessent de tomber dans le panneau. Ils n’évoluent pas, se posent sans arrêt les mêmes questions ; on a le sentiment qu’ils n’apprennent rien et, en plus de lasser, cela finit par devenir carrément frustrant. Et puis il y a cette paix, maintes fois sur le point d’être conclue, et maintes fois repoussée pour une raison quelconque, comme si l’auteur voulait faire durer.

Quant au final, quelle déception ! Tout ça pour ça ! Depuis le départ, on se doute bien que, de Todd ou du Maire, il ne pourra à la fin en rester qu’un (comme à Koh-Lanta, oui). Seulement, Todd refuse de tuer et de toute façon, il est nettement moins fort avec son bruit, alors il fallait bien trouver un truc. Sauf que les ficelles utilisées par l’auteur pour que son héros gagne à la fin sont tout sauf crédibles. Autant aller au bout des choses et les assumer, un peu de courage, quoi ! On m’a déjà répondu que c’était de la littérature jeunesse et qu’il fallait que cela se termine quand même sur une note d’espoir, et je ne suis pas d’accord. La saga est dure tout du long, une fin dramatique n’y aurait pas changé grand chose et elle aurait au moins eu le mérite d’être cohérente.

En conclusion, j’ai à nouveau été déçue, pas autant que par le tome 1, mais quand même. C’est d’autant plus dommage que la saga avait un énorme potentiel qui s’en trouve finalement gâché. Les redondances dans le récit et les interrogations des deux héros mènent à l’ennui, et je crains que ce ne soit l’unique sentiment qui me reste de ces romans. Malgré l’originalité de l’univers, ce n’était définitivement pas une lecture pour moi.