Cela faisait un bon moment que j’avais envie de découvrir les romans de Jussi Adler-Olsen et j’étais très intriguée et impatiente de me lancer dans L’unité Alphabet, indépendant de sa saga à succès Département V. J’ai su récemment qu’il s’agissait de son premier livre et j’ai envie de dire que cela explique peut-être les défauts qui m’ont chiffonnée tout au long de ma lecture. Mais commençons par le commencement, non sans oublier de remercier Julie et Anne-Laure pour l’avoir lu en ma compagnie.
En janvier 1944, l’appareil de deux aviateurs anglais est abattu au-dessus de l’Allemagne. Traqués par l’ennemi, ils trouvent refuge dans un train sanitaire où ils se font passer pour des soldats allemands, et c’est ainsi qu’ils vont atterrir à l’unité Alphabet, le service psychiatrique d’un hôpital militaire de la Forêt Noire. Trente ans plus tard, Bryan, qui a réussi à s’en échapper, revient sur les lieux du drame, toujours à la recherche de son compagnon de l’époque, James.
La première partie du roman est exclusivement consacrée au séjour des deux amis en Allemagne. Leur fuite en avant pour échapper à l’ennemi, puis leur internement en service psychiatrique. On le sait, le rapport des nazis à la folie était assez extrême. Quand ils n’étaient pas tout simplement exécutés, les malades servaient de cobayes à des expériences scientifiques à base de psychotropes et d’électrochocs. C’est ce que vont subir Bryan et James, mais pas seulement ça, car ils ne sont pas les seuls à simuler la folie au sein de l’établissement, et c’est un secret qui doit être protégé.
Puis l'intrigue fait un bond en avant, et nous retrouvons Bryan, trente ans plus tard. Après avoir passé des années à chercher James, après guerre, il est encore tiraillé par la culpabilité de l’avoir abandonné sur place, et en quelque sorte trahi. À l’occasion des Jeux Olympiques de Munich, il revient sur les lieux du drame et enquête. Qu’est devenu James après son départ ?
Cela a été une lecture en demi-teinte. L’intrigue était plutôt sympathique, même si je ne m’attendais pas du tout à quelque chose comme ça, et j’ai fini par m’attacher à ces deux aviateurs pris dans les filets de l’Histoire et qui n’ont rien fait d’autre que ce qu’ils pouvaient pour survivre. Certains ont cité quelques longueurs mais je ne me suis pas à proprement parler ennuyée. Ce qui m’a beaucoup gênée, en revanche, ce sont les facilités scénaristiques utilisées par l’auteur pour nous emmener là où il le voulait.
Le hasard fait, plus d’une fois, terriblement bien les choses, à tel point que cela finit par devenir tiré par les cheveux. Nombre d’événements tombent à pic, et certaines situations sont tellement énormes qu’on n’y croit pas, tout simplement. Les méchants manquent de nuances et, même si le final est assez réussi - j’ai bien aimé sa profondeur et son côté doux amer -, il ne sauve pas des pages et des pages d’incrédulité. Une déception que je vais m’empresser d’oublier pour aller découvrir les autres romans de Jussi Adler-Olsen.
Albin Michel (2018) - 628 pages - Support numérique - Thrillers & Polars
L'Unité Alphabet est le service psychiatrique d'un hôpital militaire où, pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins allemands infligeaient d'atroces traitements à leurs cobayes, pour la plupart des officiers SS blessés sur le front de l'Est. Bryan, pilote de la RAF, y a survécu sous une identité allemande en simulant la folie. Trente ans ont passé mais, chaque jour, il revit ce cauchemar et repense à James, son ami et copilote, qu'il a abandonné à l'Unité Alphabet et qu'il n'a jamais retrouvé. En 1972, à l'occasion des jeux Olympiques de Munich, Bryan décide de repartir sur ses traces. Sans imaginer que sa quête va réveiller les démons d'un passé plus présent que jamais.
Le site de l'auteur : https://jussiadlerolsen.dk/
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