Retour sur Le tombeau des étoiles, de Victor Dixen, second tome de sa saga Vampyria America, qui fait suite au cycle Vampyria dans lequel il développe un univers vampirique au XVIIe siècle. Ce pan du récit se déroule en grande partie sur le continent nord-américain, alors que la guerre entre l’Angleterre et la France pour l’hégémonie sur le monde n’a jamais été aussi proche.
On retrouve les desperados du volume précédent à l’endroit où on les avait laissés, ou presque. Après leur fuite du Necropolis Palace à bord d’un bloodship anglais qui s’est échoué dans le Dakota, les voilà à cheval alors qu’ils tentent de rejoindre la fronde à Santa Fé. Les enjeux prennent ici une dimension plus géopolitique car la guerre est sur le point d’éclater, ce qui pourrait aussi bien faciliter que compliquer la tâche de la fronde contre les vampires. De nouveaux camps entrent en jeu : celui des sorcières, que les vampires anglais tentent d’asservir, et celui des indiens, que Waya essaie de rallier à la cause.
Sur le papier, tous les éléments sont réunis pour une suite captivante. Et pourtant, si la lecture reste globalement agréable, elle ne m’a pas non plus emballée plus que cela. Ce qui ressort tout d’abord, c’est l’ampleur de l’univers. Victor Dixen poursuit son déploiement d’une mythologie vampirique riche, en intégrant de nouvelles alliances et créatures. Le voyage des desperados à travers l’Amérique vampirisée permet de découvrir des paysages variés et le roman gagne ainsi en souffle épique ce qu’il perd, à mon sens, en tension dramatique.
Car c’est bien là que le bât blesse : à force de multiplier les lieux, les camps et les intrigues, l’histoire s’étire et finit par manquer de rythme. Le cœur du récit semble parfois se diluer dans cette profusion. Un autre point qui m’a chagrinée est mon manque d’attachement aux personnages. Ils sont nombreux, bien différenciés sur le papier, mais peinent à susciter une vraie empathie. En tout cas, la mienne. On suit leurs trajectoires, leurs choix, leurs dilemmes, mais sans ressentir véritablement leurs émotions, ou sans qu’on se sente particulièrement concerné.
Pour autant, il y a de belles idées. Certains moments parviennent à renouer avec la tension et l’énergie du premier cycle. L’imagination de l’auteur reste une force indéniable. Le concept des desperados, les affrontements entre les différentes factions vampiriques, ou encore la manière dont les légendes amérindiennes sont intégrées à l’univers global, sont autant d’éléments qui enrichissent le roman. Le style de Victor Dixen est fluide, rythmé, et l’on sent qu’il maîtrise son univers. Si j’ai apprécié l’ambition et l’originalité de l’univers, je suis juste restée un peu en dehors émotionnellement.
Cela donne une lecture sympathique, qui m’a intéressée, sans toutefois me passionner outre mesure.
Six desperados contre des légions de vampyres. Une guerre totale pour le contrôle suprême des Amériques. Un continent transformé en champ de bataille. La France et l'Angleterre, les deux plus puissantes nations vampyriques de la Vieille Europe, se lancent dans une guerre sans merci pour le contrôle du Nouveau Monde. Dans ce conflit cataclysmique, les populations mortelles n'ont plus que deux fonctions : servir de chair à canon ou de réservoir de sang. Car les seigneurs de la nuit ne s'arrêteront pas avant d'avoir réduit les Amériques en cendres. Les ultimes lueurs d'espoir avant la nuit éternelle. Alors que les foyers de résistance humaine meurent l'un après l'autre, les étoiles elles aussi s'éteignent dans le ciel... L'issue semble inéluctable. À moins qu'une poignée de Desperados parviennent à unir les derniers peuples libres des Amériques. Mais comment fédérer la résistance, quand le venin de la discorde déchire jusqu'aux Desperados eux-mêmes ?
Le site de l'auteur : https://www.victordixen.com/
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