On se retrouve aujourd’hui avec un recueil de nouvelles d’Emmanuel Chastellière. J’entends parler avec curiosité de Célestopol depuis plusieurs années et j’étais très intriguée par cette cité lunaire. Au hasard d’une conversation avec des participantes au Challenge de l’Imaginaire, nous avons décidé d’une petite lecture commune. Seulement écrire de bonnes nouvelles, c’est loin d’être aussi simple qu’il y paraît. La structure du récit est d’autant plus importante que le texte est court : quand il y a peu de mots, chacun d’entre eux compte, c’est aussi simple que ça !
Vous l’aurez deviné, j’ai eu beaucoup de mal avec ce recueil, pour ne pas dire que je suis un peu passée à côté. Célestopol est une cité construite sous dôme sur la Lune. Fleuron scientifique et technologique de l’empire russe, elle est dirigée par le duc Nikolaï, un excentrique à tendance dictatoriale. Une cité aux multiples visages, truffée d’automates, à la fois innovante et effrayante. Chaque nouvelle nous fait découvrir un aspect de la ville, vrai personnage du recueil, et l’univers dans sa globalité est intéressant, même si ce n’est pas mon genre préféré.
Là où le bât blesse, c’est dans la construction desdites nouvelles. Elles s’entrecroisent, partagent parfois des personnages, mais là n’est pas la question, ce serait même plutôt un point positif. Malheureusement elles ont presque toutes un problème de rythme. Plus d’une fois, le récit s’attache à un personnage pour brusquement bifurquer sur un autre au moment de la chute, qui n’a qu’un rapport assez lointain avec le schmilblick. Cela donne l’impression que l’auteur ne savait pas comment finir son texte et s’est emparé de la première facilité venue.
Autant vous dire que c’est assez dérangeant et très vite lassant, au point que mon cerveau, au lieu de se laisser porter par ces histoires, a fini par se concentrer sur des problématiques bien plus terre à terre, et notamment la crédibilité scientifique de tout ce qu’il se passait. Et alors là, quand on commence, par exemple, à réfléchir sur le fait que des cadavres devraient ou ne devraient pas flotter à la surface de la Lune, plutôt que de se sentir émue par la mort des concernés, c’est qu’il y a quand même quelque chose qui cloche, si vous voulez mon avis. Je n’ai ressenti aucune empathie, pas même pour les personnages récurrents. Je les ai trouvés trop lisses, à la limite du cliché.
Célestopol, c’est la chute d’une cité grandiose et décadente. Des textes que l’auteur voulait peut-être un peu mordants ou ironiques, mais que j’ai trouvés empreints de maladresse. C’est dommage, car il y avait de belles idées, mais je me suis trop souvent ennuyée.
Editions Libretto (2019) - 339 pages - Support numérique - Nouvelles & Recueils
Célestopol, la cité lunaire, la perle de l’Empire Russe, la ville de toutes les démesures, où toutes les technologies de ce XXème siècle naissant se combinent pour créer la métropole ultime. Célestopol, où à chaque coin de rue, la magnificence de ses merveilles architecturales rivalise avec l’éblouissement que provoquent ses automates affectés à mille et une tâches. Célestopol et ses canaux de sélénium dont la brume mordorée baigne en permanence la lumière des réverbères. Célestopol, la ville sous dôme, le défi ultime de l’humanité lancé aux étoiles. Célestopol la rebelle, l’insoumise. Célestopol, où chaque habitant porte en lui une colère, un amour, une tristesse, une vengeance. Célestopol et son duc extravagant, aux pouvoirs sans limites, dont la simple présence est une insulte adressée à chaque instant à l’autorité de la Tsarine. Célestopol, en quête de liberté et d’émancipation, loin d’une Terre qui menace de sombrer dans les flammes. Célestopol, la ville qui a arraché un peu de l’âme de toutes les Russies et l’a posé sur la Lune.
Le site de l'auteur : https://www.emmanuel-chastelliere.com/
4 commentaires
C'est marrant parce que, pour moi, le rythme n'a pas été un problème. C'est plus l'attachement aux personnages (ou plutôt le manque d'attachement) et Célestopol (pas assez mise en valeur, j'aurais voulu l'explorer plus) qui m'ont posé souci. En tout cas, je suis contente de lire enfin ton retour (enfin car j'ai traîné...) ^^
RépondreSupprimerJe pense que je réessaierai cet auteur, mais pas dans un recueil de nouvelles. Contente de l'avoir lu avec toi en tout cas. 🙂
SupprimerJe crois qu'il y a eu un bug et que ça n'a pas publié mon commentaire... Obligée de réécrire !
RépondreSupprimerJe disais donc que, de mon côté, ce n'était pas le rythme qui avait posé problème mais le manque d'attachement aux personnages et Célestopol, que j'aurais voulu explorer bien plus.
Je suis contente d'avoir enfin lu ton retour (car j'ai traîné...) ^^
Si, si, c'est juste que je dois valider les commentaires ! 😉
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