Un psaume pour les recyclés sauvages, de Becky Chambers

Depuis le temps que j’entends parler de Becky Chambers (coucou Olórin !), et que je me dis qu’il faut à tout prix que je découvre cette autrice, c’est enfin chose faite ! Un psaume pour les recyclés sauvages est le premier tome d’un diptyque aux allures de conte philosophique. Une de ces lectures toutes douces, bienveillantes et contemplatives dont l’autrice a, a priori, le secret.

Nous sommes à Panga, un univers futuriste où les machines se sont émancipées il y a bien longtemps et n’ont plus jamais eu de contact avec les hommes ; un continent où ces derniers ont un jour décidé qu’ils n’occuperaient plus que 50% du territoire, le reste revenant à mère nature, faune et flore réunies. Mais dans ce monde en harmonie, cette belle utopie, Dex n’est pas heureux. Malgré son apparente sérénité, il rêve d’autre chose que son quotidien millimétré. Alors il décide de devenir moine de thé et de parcourir le pays, mais même cela ne dure qu’un temps. Il s’ennuie. Jusqu’au jour où il tombe sur un robot…

Petite aparté avant de poursuivre. Dex n’est pas genré, il n’est ni homme si femme. Cela signifie que tout le récit est écrit à base de termes non genrés, comme le pronom iel par exemple, mais pas seulement. C’était ma première lecture de ce genre, et j’ai eu vraiment beaucoup de mal à m’y faire. A tel point que j’ai fini par décider que je le voyais comme un homme, et mon cerveau a transformé tous les termes non genrés en termes masculins. Je n’en suis pas spécialement fière, mais c’était ça ou refermer le livre ! Je renouvellerai l’expérience et j’essaierai de faire mieux, promis, mais pour cette fois, ce sera donc il.

Bref, revenons à nos moutons ! C’est un roman assez particulier, à mon sens. Dex s’interroge beaucoup sur le sens de sa vie et les raisons de son insatisfaction chronique. On est dans la quête initiatique, avec une vraie intrigue au cours de laquelle on ne s’ennuie jamais, mais où l’on s’interroge avec Dex. Il est très empathique et on se met très facilement dans sa peau. Alors après, c’est un roman court, ça passe très bien mais, très honnêtement, je ne suis pas sûre que j’apprécierais 500 pages sur le même rythme, même si le style est fluide et que c’est joliment écrit.

Un texte plein d’humanité, qu’elle vienne d’Omphale, le robot, ou de Dex, le moine. Deux personnages attachants que l’on suit avec bonheur au cours de leurs pérégrinations, et que j’ai bien l’intention de retrouver dans la suite qui vient de sortir, toujours aux éditions L’Atalante : Une prière pour les cimes timides. Une curiosité, toute de douceur et de bienveillance, que je vous engage à découvrir.

Note : 

Plus d'informations

Histoires de Moine et de Robot, tome 1 : Un psaume pour les recyclés sauvages, de Becky Chambers 
Editions L'Atalante (2022) - 133 pages - Support numérique - Science-fiction

Voilà des siècles, les robots de Panga ont accédé à la conscience et lâché leurs outils ; voilà des siècles, ils sont partis ensemble dans la forêt, et nul ne les a jamais revus ; voilà des siècles qu’ils se sont fondus dans les mythes de l’humanité. Un jour, la vie de Dex, moine de thé, est bouleversée par l’arrivée d’un robot qui, fidèle à une très vieille promesse, vient prendre des nouvelles. Il a une question à poser, et ne rejoindra les siens qu’une fois satisfait de la réponse. La question : « De quoi les gens ont-ils besoin ? » Mais la réponse dépend de la personne à qui on parle et de comment on pose la question. La nouvelle série de Becky Chambers s’interroge : dans un monde où les gens ne manquent de rien, à quoi sert d’avoir toujours plus ?

Le site de l'autrice : https://www.otherscribbles.com/

2 commentaires

  1. Cette autrice est dans ma liste et je ne sais pas par quel titre commencer. Mais, à force, je me dis que c'est avec celui-ci car il a l'air un peu au-dessus de ses précédents romans (de ce que j'ai pu comprendre des retours lus). Et, de mon côté, aucun problème avec les pronoms non genrés ;)

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    1. C'était mon premier et je pense que j'ai bien fait de commencer par celui-ci, dans le sens où j'ai un peu l'impression que beaucoup y trouvent leur compte. Pour ce qui est des mots non genrés, j'imagine que c'est une question d'habitude et que je vais m'y faire. Là encore, c'était une première ! ;)

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