Rémanence, de Jérôme Camut & Nathalie Hug

Quatrième tome des Voies de l’ombre, de Jérôme Camut et Nathalie Hug, Rémanence s’intéresse à deux des victimes de Kurtz, le méchant des tomes précédents. On retrouve Clara, qui se fait appeler Claire, et Louis, sous le prénom de Milan, quinze ans après la fin du tome 3. La première est sur le point de se marier, bien décidée à oublier son passé tumultueux. C’est compter sans le second qui refait surface et vient bouleverser toutes ses certitudes le jour de ses noces. Et dans la foulée, le père de Clara, Andréas, est libéré de prison…

La fin de Stigmate, le tome 2, m’avait fait un coup et j’avais eu du mal à rentrer dans Instinct, le tome 3. Pourtant, j’avais fini par me prendre au jeu et apprécier les personnages en présence, anciens comme nouveaux. Cela n’aura malheureusement pas été le cas pour celui-là. Il n’apporte pas grand-chose et on aurait clairement pu s’en passer. L’histoire est sympa, mais on est loin des thrillers haletants auxquels le duo nous avait habitués. Je ne prétends pas qu’il n’est pas intéressant de voir comment les deux jeunes victimes de Kurtz ont évolué en grandissant, mais que tout cela est prévisible…

Entre une Clara complètement paumée qui ne sait pas ce qu’elle veut, un Louis qui a mal tourné et un Andréas toujours sous l’emprise de Kurtz, mon sentiment est bien mitigé à la fermeture de ce dernier tome. Même si le style des deux auteurs est toujours aussi fluide, il n’en reste pas moins qu’on est très en deçà des volumes précédents. Il n’y a pas vraiment de grand méchant, les flics manquent d’envergure et l’intrigue ressemble à une banale fuite en avant à la Bonnie & Clyde. Dispensable, pour le moins…

J’ai lu ce dernier tome dans l’intégrale, où figurent en annexe des extraits des carnets de Kurtz. C’est peut-être le plus intéressant de ce roman : il a une vision du monde bien à lui, certes horrible et forgée par un passé qui ne l’est pas moins, mais elle fait de lui un personnage qu’on n’oubliera pas de sitôt. Par contre, le fait d’avoir utilisé un fond à petits carreaux comme pour un vrai carnet, et le choix de police de l’éditeur, ne constituent sans doute pas l’idée du siècle. C’est très compliqué à lire, on n’y voit rien !

En conclusion, Les voies de l’ombre est une saga passionnante dans ses trois premiers tomes, mais bien décevante sur le dernier. Il aurait sans doute mieux valu se contenter d’une trilogie qui se suffisait à elle-même, plutôt que de terminer sur un soufflet retombé. Quoi qu’il en soit, cela ne m’empêchera pas de dévorer d’autres romans de ces auteurs, j’en ai déjà plusieurs dans ma PAL et j’ai hâte de m’y plonger.