Les cendres d'Auranos, de Morgan Rhodes

On se retrouve aujourd’hui avec Les cendres d’Auranos, le premier tome de la saga Le dernier royaume, de Morgan Rhodes alias Michelle Rowen, autrice canadienne de fantasy, de science-fiction et de thrillers surnaturels. Un roman que j’ai pioché dans la bibliothèque de mon fils pour un challenge, sans trop savoir à quoi m’attendre en dehors du fait que c’était de la fantasy.

Cela commençait plutôt pas mal. Trois royaumes au sein d’un même continent, une magie oubliée, une prophétie, des sentinelles issues d’un autre monde, pourquoi pas ? Il est clair qu’on est dans le classique mais cela pouvait quand même être plaisant à lire, pour peu que l’autrice y apporte une petite touche personnelle. Malheureusement, c’est un ratage complet et au bout d’un moment, passé le premier tiers du livre en fait, je ne voyais plus que les défauts.

À commencer par les personnages principaux. Ce sont tous des adolescents de seize ou dix-sept ans. Ils sont beaux -bah oui, étant donné le nombre de fois où on nous le dit, c’est acquis, pas de problème- et à la naïveté qui frôle la bêtise.

Il y a Cléo, fille cadette du roi d’Auranos, qui n’est pas très portée sur la religion et qui n’a jamais cru à la magie mais qui, quand sa sœur aînée tombe malade, se met en quête de pépins de raisin magiques pour la soigner. Hum… Ensuite, nous avons Jonas, viticulteur à Paelsia, dont le frère a été tué sans véritable raison par un noble auranien qui se trouve être le promis de Cléo. Suite à cela, il décide soudain que ras-le-bol d’Auranos. Révoltons-nous, faisons alliance avec Limeros et tuons-les tous !

Il ne s’est jamais battu de sa vie mais ce sera vite fait, torché en trois jours. Est-ce que je vous parle de la bataille où il trucide sans problème des chevaliers expérimentés ? Pour finir, je vous propose Magnus et Lucia, les enfants du roi de Limeros. Le premier est amoureux de la seconde. Il devient méchant, mais alors vraiment très méchant, lorsque cette dernière lui dit que non, ce n’est pas possible.

Le personnage le plus intéressant et cohérent est celui de Lucia, c’est malheureusement celui qu’on voit le moins. Je vous passe les histoires d’amour qui émaillent bien sûr le récit.

Du côté de l’intrigue, comme je le disais plus haut, on est vraiment dans du très très classique, sans une touche d’originalité. Passé le premier tiers du roman, non seulement les personnages nous tapent sur les nerfs mais en plus, on s’ennuie ferme tant ce qui va se passer est prévisible, voire carrément cliché. L’histoire manque de profondeur et l’univers lui-même aurait gagné à être plus développé. 

On peut se dire qu’il s’agit d’un tome d’introduction, mais s’il ne donne pas envie de lire la suite, cela ne risque-t-il pas de tourner court assez vite ? Je crains que, passé l’âge de 12 ou 13 ans, on n’adhère pas vraiment et d'ailleurs, en grandissant, fiston n’a jamais passé le cap du troisième tome, c'est dire !