Il n’est jamais trop tard pour bien faire, paraît-il. C’est avec treize ans de retard que je découvre Claire Favan à travers son tout premier roman : Le tueur intime. Quelle claque ! Premier volet d’un diptyque sur la genèse d’un tueur en série, ce petit pavé est une splendide réussite et quand on pense que c’était son premier livre, il y a juste de quoi être soufflé ! L’autrice fait partie du collectif Les louves du polar, dont le but est de mettre en lumière les romans noirs écrits par des femmes, et ce roman en est un des plus beaux étendards.
Will Edwards n’a pas eu une enfance facile. Chétif et malingre, il s’est retrouvé seul, à la mort de sa mère, avec un père alcoolique et pédophile qui n’a pas tardé à abuser de lui à chaque beuverie. Il est vite devenu le souffre-douleur de ses camarades de classe, jusqu’à l’arrivée et l’intervention de Samantha. Dès lors, il développe une véritable obsession pour cette jeune fille qui l’a aidé et soutenu pendant des années. Jusqu’au bal de promo et à cette fameuse nuit où tout a dérapé…
C’est à la naissance d’un tueur en série que l’on assiste, son adolescence difficile, son attachement pour Sam qui se transforme vite en véritable obsession, sa découverte de la violence, ses premiers meurtres et enfin, pas à pas, la construction de ses fantasmes et l’établissement de son mode opératoire. Pendant toute la première partie du récit, on est exclusivement dans sa tête et c’est presque fascinant, bien que totalement atroce, entendons-nous bien. Puis on bascule du côté de Sam, devenue une jeune femme toujours aussi manipulable, et des enquêteurs, à l’arrivée d’un nouveau profiler dans leur équipe, RJ.
L’histoire est assez classique mais la force de ce roman, c’est la profondeur qu’y apporte son autrice. Elle prend le temps de fouiller la psychologie de ses personnages, que ce soit le tueur, Sam, RJ ou même d’autres personnages plus secondaires. On pénètre à la fois dans la tête de Will, mais aussi au cœur de l’enquête, avec un sens du détail rarement égalé. L’aspect émotionnel est hyper développé, et c’est sans doute ce qui nous prend à la gorge. Le rythme s’intensifie tout au long du récit et j’ai littéralement dévoré le final. Mais quelle frustration de découvrir un cliffhanger à la fin !
La suite, Le tueur de l’ombre, a rejoint ma PAL numérique illico presto, je n’ai pas pu résister. Je ne peux que me féliciter d’avoir découvert Claire Favan et une chose est sûre : j’ai bien l’intention de dévorer toute sa bibliographie ! On n’est pas passé loin du coup de cœur, vraiment.
Editions France Loisirs (2020) - 748 pages - Support papier - Thrillers & Polars
À quinze ans, Will a déjà conscience de sa différence. Solitaire, maltraité, il jette son dévolu sur une de ses camarades de classe. Ce qui n'aurait dû rester qu'une banale amourette devient une véritable obsession pour celui qui se révèle déjà comme un prédateur redoutable. Car Will est un tueur en série en devenir qui se construit pas à pas. Lorsqu'il estime le temps venu de livrer ses victimes au monde, il part sur les routes des États-Unis. Sa signature déroutante ne tarde pas à attirer l'attention du FBI. Pourtant, l'enquête de l'unité spéciale s'enlise. Un nouveau profiler, RJ, arrive alors en renfort dans l'équipe. Tous les espoirs reposent sur lui pour démêler les mises en scène de ce tueur diabolique.
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