Le réseau Corneille, de Ken Follett



J’ai découvert Ken Follett avec Les piliers de la Terre, après avoir visionné la série du même nom. J’avais beaucoup aimé cette dernière, peut-être un peu moins le roman, très dense et truffé d’informations trop techniques sur la religion et la construction des cathédrales. J’avoue que je craignais cette densité en me lançant dans Le réseau Corneille mais à ma grande surprise, le style n’est pas du tout le même. Le rythme est bien plus dynamique et je ne me suis pas ennuyée une seconde.

Le récit prend place à la fin de la 2nde Guerre Mondiale, quelques jours avant le débarquement des troupes alliées en Normandie. La Résistance s’est mise en tête de détruire un centre de communication allemand, cible primordiale pour faciliter la dernière grande bataille. Pour cela, Betty monte une équipe d’agents féminins qui se feront passer pour des femmes de ménage. Ken Follett suit alternativement Betty et le major Dieter Franck, un officier allemand obsédé par l’idée de paralyser la Résistance dans tout le nord de la France.

Même s’il est vrai qu’il est assez attendu, c’est un face à face très prenant que l’auteur nous propose ici. Betty est une femme expérimentée, celle qui a passé le plus de temps en France dans la clandestinité. Elle est dotée d’un instinct très sûr, qui va lui sauver maintes fois la vie. C’est une meneuse née, sensible aux caractères bien différents des femmes qui vont se retrouver sous ses ordres. Bien sûr, on n’échappe pas à l’histoire d'amour avec le bel Américain à demi estropié, mais cela ne prend heureusement pas le pas sur l’intrigue.

En parallèle, on découvre le major Franck, officier aux fortes convictions. Persuadé d’être dans le vrai, il considère les tortures qu’il fait subir aux Résistants comme un passage obligé pour obtenir la vérité et des informations visant à protéger ses hommes et son pays. Marié en Allemagne mais amoureux d’une jeune Française, il va se laisser emporter, d’abord par une certaine soif de gloire puis par son désir de vengeance et enfin son obsession de capturer Betty. Ainsi, cet homme “pas si mauvais” (avec d’énormes guillemets, attention) va s’abandonner au monstre qui sommeille en lui.

Le rythme de l’intrigue est assez lent jusqu’à la constitution de l’équipe de Betty et pourtant, c’est passé en un clin d’œil. J’ai dévoré toute la deuxième partie ! On est pris dans l’urgence de la situation de ces Corneilles dont la mission doit à tout prix être réalisée avant le débarquement. L’affrontement des deux personnages principaux est captivant et met en balance les enjeux de chaque camp, tout en rendant un bel hommage à ces femmes qui se sont battues comme des hommes durant la 2nde Guerre Mondiale. Une très belle découverte.

Note : ★★★☆

Plus d'informations

Le réseau Corneille, de Ken Follett
Le livre de poche (2001) - 599 pages - Support papier - Littérature historique

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les services secrets britanniques ont missionné des espionnes sur le sol français. Ken Follett s'est inspiré de ce fait de guerre véritable pour construire un roman d'espionnage palpitant. Betty a vingt-neuf ans, elle est officier de l'armée anglaise, l'une des meilleures expertes en matière de sabotage. À l'approche du débarquement allié, elle a pour mission d'anéantir le système de communication allemand en France. Après une première tentative catastrophique et coûteuse en vies humaines, Betty va jouer le tout pour le tout…

Le site de l'auteur : https://ken-follett.com/fr/

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