Je vous propose aujourd’hui une chronique du dernier roman de Xavier Müller, où des pieuvres géantes à l’intelligence augmentée menacent l'humanité. Du même auteur, j’avais adoré le premier tome de la saga Erectus (un peu moins la suite, j’avoue) et j’avais donc hâte de découvrir ce nouveau récit futuriste. L’auteur étant titulaire d’un doctorat en physique et journaliste scientifique, j’attendais beaucoup de lui en termes de crédibilité, je le précise, c’est important pour la suite.
L’histoire s’attache à Margot, biologiste marine qui cherche à décoder le langage des dauphins. L’un de ses anciens professeurs fait un jour un grave malaise lors d’une conférence et lui confie son perroquet. L’animal vient des Bahamas et semble avoir acquis des capacités de langage hors du commun. Très vite, partout dans le monde, on s’aperçoit que les animaux sont en train de développer une superintelligence et, pour un petit nombre d’entre eux, une supertaille ! C’est ainsi que les océans sont bientôt envahis de krakens aux dimensions impressionnantes, et aux intentions… douteuses.
Comme Erectus, ce roman se lit très bien, et très vite. L’intrigue en elle-même est assez simple, elle se résume en peu de mots : il faut sauver l’humanité des pieuvres qui cherchent à l'annihiler ! Et pour cela, il faut réussir à communiquer avec elles, évidemment. L’écriture est très visuelle et l’héroïne attachante, même si je me serais bien passée de ses histoires d’amour sans grand intérêt. Il est question d’écologie, et notamment de la pollution liée aux plastiques, d’expérimentation animale, ainsi que des dérives de la science. Autant de thématiques intéressantes.
Mon regret, cependant, c’est que Xavier Müller n’ait pas complètement réussi à me faire adhérer à son histoire, à rendre les évènements suffisamment crédibles pour que j’évite de lever les yeux au ciel. Un perroquet qui parle couramment jusqu’à entretenir une conversation et même faire de l’ironie, j’ai déjà eu du mal. Mais alors des pieuvres qui veulent jouer, sont capables de tester l’intelligence humaine et de leur poser des devinettes… Heu, comment dire ? Là, j’ai quand même eu le sentiment que l’on frôlait la parodie.
C’est dommage parce qu’en dehors de ce final vraiment too much, j’ai plutôt passé un très bon moment de lecture. L’histoire est prenante, l’auteur n’épargne pas ses héros, et son style est vraiment fluide et visuel. Malheureusement, à vouloir trop en faire, Xavier Müller perd en crédibilité scientifique. Moi qui viens de lire Abysses, de Frank Schätzing, je n’ai pas pu m’empêcher de faire la comparaison et elle n’est hélas par à l’avantage d’Octopus.
Editions XO (2024) - 400 pages - Support papier - Thrillers & Polars (futuriste)
Partout dans le monde, avec le dérèglement climatique, se produit un phénomène ahurissant : l'augmentation de l'intelligence animale. Sur terre, des termites construisent des cathédrales, engloutissent des villes entières. Et des abysses marins émergent des pieuvres gigantesques capables de prendre l'apparence de n'importe quel objet ou être vivant. Pourquoi ces poulpes géants viennent-ils à la rencontre des humains ? Que signifient les étranges signaux lumineux qu'ils émettent ? Sur l'île Saint-Thomas, dans les Caraïbes, seule la biologiste Margot Klein est à même d'apporter une réponse. Spécialiste du langage animal, elle étudie les dauphins du Mona Ocean Park. Pour Margot, le temps presse. Plus les pieuvres étendent leurs tentacules, plus les gouvernements, sous la pression de populations paniquées, cherchent à éradiquer ces animaux aux cerveaux augmentés dont ils craignent le pire...