Code ardant, de Marge Nantel

On se retrouve aujourd’hui avec la lecture que j’ai pour l’instant la plus appréciée depuis le début de l’année, à savoir Code ardant, de Marge Nantel, lu en commun avec les membres de L’Imag’In Café dans le cadre d’un petit festival. Prix des Utopiales 2024, ce roman de science-fiction post-apocalyptique a su me prendre aux tripes et me toucher au cœur, rien de moins.

L’intrigue prend place dans un futur où la civilisation s’est effondrée et a laissé la place à des forteresses surprotégées et des convoyeurs qui sillonnent les terres entre elles. On s’attache à certains d’entre eux, un petit groupe d’écorchés vifs qui, suite à la destruction de la forteresse d’Albi, accueille en son sein un jeune homme très particulier. Endah est un Ardant, c’est-à-dire un être humain conditionné depuis sa plus tendre enfance à se comporter comme une machine. Il obéit à des codes qui font de lui un espion, un soldat ou un objet sexuel, selon le bon vouloir du Maître.

Son intégration progressive au sein de ce groupe soudé, qui devient pour lui une famille de substitution, est juste bouleversante. Malgré son conditionnement, Endah commence à ressentir, à questionner son existence et à chercher sa propre identité. Il n’est pas le seul personnage attachant de cette histoire. Seeyt, surnommé Sioux, est médecin et tireur d'élite. Sous son apparence de dur à cuire se cache une grande empathie, et sa relation avec Endah est particulièrement touchante, oscillant entre protection fraternelle et affection profonde.

Il y a aussi Souris, un personnage imprévisible, capable du meilleur comme du pire. Sa folie apparente cache une loyauté indéfectible envers le groupe. Il apporte une touche d'humour et de légèreté dans un univers sombre, tout en incarnant la complexité des êtres humains marqués par la vie. Ce roman nous offre une exploration poignante de l'humanité, de la résilience, la capacité de l'être humain à se reconstruire, même après les pires traumatismes, et des liens qui unissent les êtres brisés.

Le style demande un léger temps d’adaptation, mêlant langage familier et argot, surtout du point de vue de Sioux. Cela confère au récit un rythme saccadé et une oralité marquée, mais une fois que l’on s’y est fait, cela renforce l'immersion dans l'univers rude et sans concession du roman. On ne s’ennuie pas une seconde et, si le dénouement m’a semblé un poil trop rapide — je ne suis pas très sûre d’avoir bien compris l’objectif final d’Endah, notamment —, il n’en reste pas moins que j’ai adoré cette lecture !

Code ardant est une œuvre qui va me marquer, c’est sûr, alliant action, émotion et réflexion. À travers des héros profondément humains et une narration immersive, Marge Nantel nous offre un roman poignant sur la reconstruction de soi et la force des liens choisis. Une lecture incontournable pour les amateurs de science-fiction et de récits humains forts.

Note : 

Plus d'informations

Code ardant, de Marge Nantel
Editions Mnémos (2024) - 478 pages - Support numérique - Science-fiction

Dans un futur proche, notre civilisation n’est plus que l’ombre d’elle-même. De la technologie ne subsistent que des vestiges précieusement conservés par des villes fortes surprotégées. Quand la Forteresse d’Albi tombe, une équipe de convoyeurs recueille l’unique survivant : un garçon étrange, super entraîné, sans aucune conscience de lui-même, censé retrouver le mystérieux Prieur, qui cristallise toutes les convoitises de cette partie du monde.
Démarre alors pour eux un road trip survolté, hérissé de flingues et de carrosseries chauffées à blanc. Seuls leur talent à passer entre les balles et leur indéfectible amitié peuvent les conduire au bout de la route. Mais que cache le Prieur ? L’humanité apprendra-t-elle de ses erreurs ?

La page Facebook de l'autrice : https://www.facebook.com/MargeNantel/

4 commentaires

  1. Eh bien merci pour cette découverte, que j'ai notée dans ma liste d'envies. Je dois dire que le sujet des Ardants m'intrigue beaucoup.

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    1. J'espère que tu l'apprecieras autant que moi ! 😋

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  2. Comme quoi, c'est une lecture récente et que j'ai déjà quasiment oubliée ! :(
    Le propos comme le style m'ont paru très maladroit, sans trop comprendre où le livre voulait en venir.

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    1. Il en faut pour tous les goûts, moi j'ai adoré ! ^^

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