Défaillances systèmes est le premier tome de la saga Journal d'un Assasynth, de Martha Wells. C’est une novella de science-fiction que j’ai découverte en audio chez Lizzie, sous la voix de Thibaut Delmotte. Si l’intrigue n’a rien de révolutionnaire, le personnage principal apporte une touche assez rafraîchissante au genre et constitue l'attrait principal du récit.
Assasynth, est une unité de sécurité humanoïde chargée de protéger un groupe d'humains en mission scientifique sur une planète isolée. Fan de séries télévisées, il a désactivé son module de contrôle pour conserver son libre arbitre, mais il ne manifeste aucune velléité de révolte. Non, il préfère passer son temps à regarder tranquillement ces shows qu’il télécharge par dizaines de milliers. Le ton est donné !
Et il est très particulier : il oscille entre cynisme et humour pince-sans-rire, et Thibaut Delmotte rend très bien ce ton à l’écoute. Le récit est à la première personne, nous sommes dans la tête de cette IA et ses introspections révèlent un personnage attachant et à l’humanité assez déstabilisante. Bien qu’il soit chargé de protéger les humains, et qu’il n’hésite pas une seconde à se mettre en danger pour ce faire, notre Assasynth n’aime pas interagir avec eux, ils le mettent mal à l’aise. Pourtant, au fil de l'intrigue, une forme d'attachement se développe entre lui et le groupe, en particulier avec le docteur Mensah.
L'action est bien dosée, et même si l'intrigue principale reste assez classique (des scientifiques en danger, une conspiration latente), elle est bien menée et ne s'enlise pas dans des détails inutiles. Le format court du roman renforce cette dynamique en évitant toute lourdeur narrative. Toutefois, cette brièveté peut aussi constituer une faiblesse : l'univers esquissé par Wells semble riche et intrigant, mais reste en surface. J’aurais aimé en apprendre davantage, il me faudra lire ou écouter les tomes suivants !
Un moment de lecture aussi divertissant qu'original, rythmé et servi par un protagoniste atypique qui parvient à captiver le lecteur. Bien que le roman ne soit pas transcendant en soi, il propose une aventure efficace et sympathique, marquée par l'humour, la profondeur et l'humanité paradoxale de cet Assasynth qui ne sait pas très bien ce qu’il veut. Pour ceux qui cherchent une science-fiction accessible et bien ficelée, ce premier tome remplit bien son rôle et donne envie de découvrir la suite.
Lizzie (2024) - 226 minutes - Support audio - Science-fiction
« J’aurais pu faire un carnage dès l’instant où j’ai piraté mon module superviseur ; en tout cas, si je n’avais pas découvert un accès au bouquet de chaînes de divertissement relayées par les satellites de la compagnie. 35 000 heures plus tard, aucun meurtre à signaler, mais, à vue de nez, un peu moins de 35 000 heures de films, de séries, de lectures, de jeux et de musique consommés. Comme impitoyable machine à tuer, on peut difficilement faire pire. »
Et quand notre androïde de sécurité met au jour un complot visant à éliminer les clients qu’il est censé protéger, il ne recule ni devant le sabotage ni devant l’assassinat ; il s’interpose même face au danger, quitte à y laisser des morceaux.
Le site de l'autrice : https://marthawells.com/
2 commentaires
Les suivants ne sont pas forcément meilleurs au niveau de l'intrigue mais le plaisir de retrouver AssaSynth compense très largement !
RépondreSupprimerAlors ce sera avec plaisir ! 😉
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