Voilà une chronique dont je sais d’avance que je vais avoir bien du mal à l’écrire, car je me suis ennuyée ferme à certains moments, et pourtant à d’autres, j’ai adoré ce roman. Difficile de démêler l’écheveau de sentiments qui m’embrouillent l’esprit alors que je viens tout juste d’en tourner la dernière page. Alors ce sera peut-être un peu confus, mais mon ressenti l’est aussi !
Stéphane Arnier est un auteur français qui vit en Finlande. Il écrit des jeux de rôle, et aussi de la fantasy. La brume l’emportera est son dernier roman, paru aux éditions Mnémos en août dernier. On y lit le récit du voyage de Keb, un berger qui fuit une brume dissolvant tout sur son passage, et de sa rencontre avec Maramazoe, une guerrière du peuple ennemi. Un récit initiatique, malgré l’âge des deux protagonistes, qui parle du deuil, du passé et de l’inéluctabilité de nos choix.
Nous avons donc cette brume qui dissout les créatures vivantes, mais aussi leurs créations, comme des ponts ou des cités entières. Et elle n’en finit plus de monter, cette brume, obligeant les survivants à escalader les montagnes, espérant ainsi prolonger leur existence, mais sans autre perspective que de se voir rattrapés tôt ou tard. Jusqu’au jour où Keb rencontre Maramazoe. Cette dernière lui demande de l’aide pour retrouver sa fille, qui aurait le pouvoir de chasser la brume. Et les voilà partis…
C’est un roman truffé de bonnes idées ! D’abord en ce qui concerne la brume elle-même, ce qu’elle est, son origine et pourquoi elle dissout tout. C’est super bien pensé, super bien amené, et comme on est dans de la fantasy, il y a de la magie aussi. Si Keb se découvre le pouvoir de basculer dans le passé en retenant sa respiration, Mara peut quant à elle lier les objets et les gens. Deux personnes entre elles, la paume d’une main contre une paroi montagneuse, etc. … Et enfin, il y a ces plaques d’obsidienne, qui permettent de se téléporter d’un endroit à un autre. Bien mystérieux tout ça, non ?
Oui, mais… Car il y a un mais. Pour moi, en tout cas, car à lire les chroniques sur les blogs des copains ou les plateformes dédiées, certains ne l’ont pas du tout perçu comme ça, mais moi, si. Et donc, pour moi, le point faible de ce roman, ce sont ses héros et son manque d’émotion. Il m’a fallu arriver aux trois quarts du récit pour enfin m’attacher à ce duo de personnages atypiques. Je serais bien incapable de vous dire exactement pourquoi, mais mon empathie est restée au placard une grande partie du roman. J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans, à me sentir impliquée dans ce qui se passait.
Malheureusement, pour moi, c’est rédhibitoire. Alors oui, le final est grandiose et oui, là, j’y étais ! Mais quinze jours à lutter chaque soir contre mon manque d’envie de reprendre ma lecture m’auront quand même achevée. Si j’ai apprécié certains côtés, je ne peux donc me défaire du sentiment d’être passée à côté de cette pépite 2024 des indés de l’imaginaire. C’est dommage. Pour des tas de raisons, j’avais très envie d’aimer. Hélas, le cœur n’y était décidément pas.
Mnémos (2024) - 368 pages - Support papier - Fantasy
Dans un monde inexorablement englouti par une brume remontant du passé, Keb Gris-de-pierre, berger de son état, a tout perdu. Maramazoe, guerrière renommée du peuple des mers, est une paria. Autrefois ennemis, ils arpentent ensemble les sentiers de montagne et les crêtes escarpées à la recherche d’une échappatoire, mais également de réponses… Quel qu’en soit le prix.
Narrant le destin poignant de deux héros que tout oppose, pris dans les ombres de leur passé et contraints de devoir sceller une alliance pour la survie de leur monde, La brume l’emportera captive de la première à la dernière page par sa voix singulière et son émotion vibrante.
Le site de l'auteur : https://stephanearnier.com/
2 commentaires
Dommage pour ce manque d'émotion car le roman a vraiment l'air sympa et original. Je me le note quand même.
RépondreSupprimerBeaucoup l'ont trouvé très chouette, il te plaira peut-être plus qu'à moi ! 😉
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