On se retrouve aujourd’hui avec le deuxième tome de la saga La Maison des Jeux, de Claire North, une autrice aux écrits pour le moins atypiques, des Quinze premières vies d’Harry August auquel je n’avais, dans l’ensemble, pas vraiment accroché, à La soudaine apparition de Hope Arden, que j’avais au contraire adoré. Le serpent, premier tome de cette nouvelle série de novellas, m’avait intriguée, mais j’avais été un poil chiffonnée par la froideur qui s’en dégageait, le personnage de Thene m’ayant laissée de glace. C’est donc curieuse, et à la fois dubitative, que j’ai commencé cette lecture.
On y suit un nouveau joueur, Remy Burke, qui s’est laissé embringuer dans une partie de cache-cache à l’échelle d’un pays tout entier : la Thaïlande. Deux manches : il est celui qui se cache dans la première, celui qui cherche dans la seconde. Celui qui réussit à rester caché le plus longtemps gagne la partie. Les enjeux sont énormes : il a parié tous ses souvenirs ! Mais surtout, il était ivre quand il l’a fait, et quand la partie commence, il se tient une gueule de bois monumentale…
Comment un Européen comme lui peut-il espérer se cacher dans un tel pays, quand les cartes que son adversaire a en main comprennent des policiers, des soldats, un pisteur, des hommes politiques, etc. … alors que toutes les siennes sont à l’étranger et qu’il lui est interdit d’y faire appel ? Confusément, il sent comme un déséquilibre dans cette partie. Comment la Maison des Jeux a-t-elle pu accepter cela ? Quoi qu’il en soit, il n’a plus le choix, il doit jouer.
La narration est, comme pour le 1er tome, assez particulière puisque le récit est à la première personne du pluriel. C’est spécial, le lecteur est pris à partie, mais on s’y fait vite. On s’attache davantage à Remy qu’à Thene, sans doute parce que sa situation paraît complètement désespérée. La première partie m’a cependant semblé un peu longuette, il passe son temps à fuir dans la jungle d’un endroit à un autre, les sbires de son adversaire aux fesses, et cela manquait curieusement de dynamisme pour une telle course poursuite.
La suite en revanche est bien plus intéressante, car Remy réalise qu’après avoir été proie, il va devenir prédateur. Il retrouve ses esprits et commence à solliciter des alliés et à réfléchir à une stratégie. Les enjeux prennent de l’ampleur et l’intrigue se complexifie, laissant présager d’un troisième tome très prometteur au cours duquel Argent va se lancer dans le Grand Jeu. J’ai hâte de découvrir le grand final et c’est pour le mois prochain sur eTemporel !
Le Belial' (2022) - 153 pages - Support numérique - Fantastique & Horreur
Depuis des siècles, il existe un établissement mystérieux connu sous le nom de Maison des Jeux. Un établissement qui accueille deux loges. Dans la basse, des fortunes se font et se défont face à un échiquier, devant une table de backgammon ou n'importe quel autre jeu. Ceux que favorisent la chance ou le talent sont parfois invités à concourir dans la haute loge... Là, le jeu se déroule à l'échelle d'un pays, les pièces du plateau sont de véritables individus, les cartes impliquent la manipulation de véritables personnes ; dans cette loge, les enjeux sont des souvenirs, des compétences, des années de vie... voire bien davantage encore.
Bangkok, 1938. Remy Burke, membre de la haute loge, reprend conscience après une nuit trop arrosée et se souvient qu'il a parié avec Abhik Lee, joueur redoutable, un bien précieux : sa mémoire. Le jeu qui déterminera le vainqueur ? Une partie de cache-cache, Lee ayant un mois pour trouver Burke ; après quoi les rôles seront inversés. Le plateau de jeu ? La Thaïlande toute entière. Burke doit donc se cacher comme il le peut... ce qui n'est pas chose aisée quand on est un Européen à la forte carrure. D'autant que Lee dispose de tous les moyens possibles pour traquer sa proie...
Le site de l'autrice : https://www.clairenorth.com/
2 commentaires
J'aime bien ce genre d'histoire, mais j'avoue que le seul livre que j'ai lu de l'autrice (La soudaine apparition de Hope Arden) m'a laissé une impression très mitigée. Depuis, je n'ai jamais rien retenté d'elle. Mais bon, je ne suis pas fermée, alors pourquoi pas !
RépondreSupprimerAh, j'avais bien aimé La soudaine apparition... Bon, il faut dire que j'étais hospitalisée à l'époque, donc je devais aimer tout ce qui me sortait de mon marasme ! ^^ Je l'avais écouté en audio aussi, cela peut jouer... Quant à celui-ci, c'est particulier quand même.
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