Les fourneaux de Crachemort, de Raphaël Bardas

On se retrouve aujourd’hui avec un récit de food-truck fantasy signé Raphaël Bardas. Les fourneaux de Crachemort est son troisième livre, après sa duologie des Chevaliers du Tintamarre. Il se déroule de fait dans le même univers, mais s’attache à des personnages différents qui fuient leur cité d’origine à bord d’un food-truck tracté par un mégalodonte nain. Une aventure rocambolesque et déjantée !

Suite à un cambriolage qui a mal tourné et au cours duquel ils ont récupéré, sans s’en rendre compte, quatre artefacts imprégnés d’Art Sinistre, Catane, Fauve, Marcello et Mwandishé doivent fuir la cité où ils sont nés. Ils ne fuient pas seulement les autorités, mais aussi des obligations familiales déplaisantes, et lorsqu’ils trouvent refuge dans une roulotte à fourneaux, un vent de liberté s’empare d’eux. Bien vite, l’excitation l’emporte sur la peur, mais c’est compter sans l’origine des artefacts volés qui attirent sur eux l’attention de la terrible Crachemort et de ses troupes.

C’est le début d’une épopée, de foires en festivals, à inventer des recettes, vendre des saucisses, monter des spectacles pour amuser la galerie et, surtout, mettre le plus de distance possible entre Brillanza et eux. Les rencontres et les péripéties s’enchaînent jusqu’à la lointaine contrée où vit Crachemort, qu’ils devront vaincre pour échapper à la malédiction qui pèse désormais sur eux. Une aventure hautement improbable mais parfaitement réjouissante, auprès de héros attachants, drôles et doués d’une belle répartie donnant lieu à des dialogues succulents.

Ce sont tous les quatre de bons vivants, dont la devise pourrait être “carpe diem”. Ils aiment profiter de tous les plaisirs de la vie et ne s’en privent pas. Mais ils ont aussi un vrai talent pour s’attirer des ennuis, le genre de personnages qui est un peu la marque de fabrique de Raphaël Bardas, c’était déjà le cas des chevaliers du Tintamarre. S’ils sont un peu moins lourdauds que ces derniers, ils ont quand même bien la poisse ! Mais malgré le côté un peu loufoque de l’intrigue, l’auteur y aborde des sujets intéressants, comme le désir d’échapper au poids du passé et d’utiliser l’art pour y parvenir.

Malgré un petit effet “ventre mou” vers le milieu du roman - normal, quand il s’agit de gourmandise -, je me suis surprise plusieurs fois à lire le sourire aux lèvres. Raphaël Bardas a un univers bien à lui dont il ressort qu’il est, je cite, “avant tout question de s’en payer une bonne tranche” ! Et franchement, c’est une belle réussite.

Note : 

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Les fourneaux de Crachemort, de Raphaël Bardas
Mnémos (2024) - 368 pages - Support papier - Fantasy

S’introduire chez le vieux Moglione, paix à son âme, et voler quelques bibelots aurait dû être un jeu d’enfant. Pourtant, quand le cambriolage tourne au fiasco, quatre amis inséparables se retrouvent contraints de fuir la belle cité de Brillanza. S’improvisant cuisiniers et comédiens itinérants, ils peuvent compter sur leur bonne humeur et leur inventivité culinaire pour se sortir des galères. Mais alors que leur route les mène toujours plus au nord, ils découvrent que les objets qu’ils ont volés semblent avoir réveillé les souvenirs d’une guerre meurtrière, qui ravagent peu à peu les régions qu’ils parcourent, de la côte des Dryades aux marais baïlaks… Un nom est sur toutes les lèvres : la sorcière Crachemort serait de retour. Mais peut-on sauver le monde seulement armé de jeux de mots et de bons petits plats ?

Le compte Twitter de l'auteur : https://twitter.com/BardasRaphael

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