La maison, de Michael McDowell

On se retrouve aujourd’hui avec La maison, troisième tome de la saga Blackwater, de Michael McDowell. Si l’objet livre est absolument magnifique et d’excellente qualité, je dois bien reconnaître que jusqu’ici, je n’ai pas été très convaincue par le contenu. L’histoire de la famille Caskey n’avait, en effet, rien de bien passionnant à mes yeux, et l’ambiance qui se dégageait du récit, vaguement mystérieuse mais sans plus, ne suffisait certainement pas à en faire une lecture cinq étoiles. Pas même quatre, en réalité. La maison changera-t-il la donne ? Voyons cela ensemble.

Retour à Perdido, où les Caskey poursuivent leur bonhomme de chemin, entre une matriarche despotique et sa belle-fille venue d’ailleurs. Quelques années ont passé, et les filles d’Elinor et Oscar ont grandi dans deux maisons séparées : l’aînée chez sa grand-mère, à qui ses parents ont accepté de la confier en échange de l’acte de propriété de leur maison ; l’autre chez elle, dans ladite maison. Autant dire qu’elles n’ont pas du tout été élevées de la même façon, mais que Mary-Love s’est bien débrouillée : la discorde entre Elinor et elle se perpétue gaiement entre les deux sœurs.

Si, en parallèle, on découvre le devenir de Sister, sœur d’Oscar, et Grace, la fille de James, l’essentiel de l’intrigue réside clairement dans le conflit de plus en plus ouvert entre Elinor et sa belle-mère. Pour la première fois depuis le début de la saga, j’ai enfin eu l’impression que oui, il y avait bien une intrigue, et que les scènes auxquelles on assistait menaient quelque part. Comme quoi, tout arrive !

Le fantastique prend également une plus grande part dans ce troisième tome, non seulement à travers la rivière Perdido, si chère au cœur d’Elinor pour des raisons que l’on devine même si elles ne sont pas encore complètement affichées, mais aussi à travers la maison en elle-même, et notamment la penderie de la chambre d’amis, dont la jeune Frances, à la sensibilité exacerbée, a une peur bleue, et qui semble comme qui dirait… occupée !

Au final, j’ai nettement plus apprécié ce troisième opus que les deux précédents réunis. On y retrouve cette atmosphère pesante et poisseuse qui caractérise la saga, accompagnée cette fois d’une avancée réelle dans l’intrigue. L’aspect fantastique trouve enfin sa place, même si cela reste léger, et le conflit entre Mary-Love et Elinor atteint enfin son paroxysme et sa conclusion, bien que de manière assez attendue, soyons clairs. Mais dites donc, c’est que j’aurais presque hâte de découvrir la suite !

Note : ★★★★

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Blackwater, tome 3 : La maison, de Michael McDowell
Mr Toussaint Louverture (2022) - 238 pages - Support numérique - Fantastique & Horreur

1928 à Perdido. Alors que le clan Caskey se déchire dans la guerre intestine et sans merci que se livrent Mary-Love et sa belle-fille, et tandis que d’autres crises – conjugales, économiques, existentielles – aux répercussions défiant l’imagination se profilent, dans les recoins sombres de la maison d’Elinor, la plus grande de la ville, les mauvais souvenirs rôdent et tissent, implacables, leurs toiles mortelles.

2 commentaires

  1. J'ai lu (écouté) l'intégralité de la saga d'une seule traite, alors c'est vrai que j'ai donné mon avis sur l'ensemble, mais je comprends que les deux premiers tomes ne t'aient pas forcément convaincue. Pour ma part, je suis rentrée dedans assez vite, et j'ai adoré l'ambiance, mais je me souviens que c'est à partir de ce moment-là que j'ai encore plus apprécié ma lecture.

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    1. Alors j'espère que la suite me fera le même effet que ce troisième tome ! ;)

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