Les chiens de porcelaine, de C. Duquenne & E. Barillier

Après Le bras de fer, on retrouve Cécile Duquenne et Etienne Barillier avec Les chiens de porcelaine, le second tome des Brigades du Steam. Souvenez-vous : j’avais terminé le premier opus avec un sentiment mitigé pour une intrigue qui, selon moi, manquait un peu de profondeur et de complexité. Lors de mon passage au salon Grésimaginaire en 2022, j’ai néanmoins décidé de laisser une autre chance à Solange Chardon de Tonnerre et Auguste Genovesi et je me suis procurée celui-ci. Il était temps de le sortir de ma pile à lire !

On retrouve Solange et Auguste à Limoges, où ils sont venus chercher des pièces de rechange pour le bras mécanique de la commissaire. Évidemment, ce petit séjour innocent va très vite tourner au drame lorsque l’artisan chargé de les fabriquer est retrouvé torturé et assassiné. Les ouvriers porcelainiers de Limoges, largement gagnés au socialisme, et parfois à l’anarchisme, déclenchèrent en 1905 des grèves ouvrières très dures. Nos deux auteurs, dont l’intrigue prend place en 1912, y font largement référence en transformant la campagne limousine en un véritable nid d’anarchistes et c’est dans cette ambiance séditieuse que l’intrigue prend place.

Ils abordent également la thématique du handicap à travers une Solange qui vit toujours très mal le fait d’avoir dû être amputée. Confrontée à toute une communauté de personnes dans le même cas qu’elle, la commissaire va beaucoup s’interroger, ce qui donne lieu à énormément d’introspections, surtout dans la première partie du roman. Trop à mon goût, je dois bien l’avouer. Tout cela sonnait juste, je n’ai aucun doute là-dessus, mais le bras mécanique de Solange finissait par prendre beaucoup de place et, entre anarchisme et handicap, l’ambiance devenait pesante. Heureusement, la seconde moitié de l’intrigue est bien plus dynamique.

Retour à l’action, donc, avec moult combats et retournements de situation. La plume se fait plus légère, entre la témérité de Solange et la maladresse d’Auguste, et le rythme effréné. J’ai littéralement dévoré la dernière partie et j’ai beaucoup apprécié le final. 

Je referme donc ce livre avec, à nouveau, un sentiment mitigé. Si les thématiques sont intéressantes et clairement authentiques, je n’ai pas pu m’empêcher de trouver le propos un peu trop appuyé. Et pourtant, ce sont aussi toutes ces introspections qui font que l’on s’attache à Solange, par ailleurs un peu froide. Il est rare qu’un roman me laisse aussi indécise… Je me dis qu’avec un pareil final, et la renaissance des éditions ActuSF, un tome 3 pourrait bien voir le jour un de ces quatre. De quoi m’aider à trancher et à me faire définitivement une idée !

Note : 

Plus d'informations

Les Brigades du Steam, tome 2 : Les chiens de porcelaine, de C. Duquenne & E. Barillier
Editions ActuSF (2022) - 350 pages - Support papier - Science-fiction (Steampunk)

1912. Solange Chardon de Tonnerre, la commissaire au bras mécanique de la Treizième Brigade mobile, déniche à Limoges un nid d’anarchistes. Épaulée par son meilleur coéquipier, le jeune Auguste Genovesi, elle devra vaincre ses démons pour espérer sortir vivante du terrible complot dans lequel elle est prise.

Les sites des auteurs : https://cecileduquenne.com/ & http://www.tiennouetnous.fr/

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