Mort aux geais !, de Claire Duvivier

Après un premier tome au final trépidant, on retrouve Amalia et Yonas alors qu’ils sont recherchés pour meurtre dans la belle ville de Dehaven. Leur monde s’est écroulé et ils sont contraints de vivre dans la clandestinité. Dès lors, comment prouver leur innocence dans une cité au bord de la guerre civile, suite à la rébellion des colonies ? Et s’il n’y avait pas que ça ? Si l’emprise de Nevahed était bien pire que tout ce qu’ils avaient jamais soupçonné ?

Mort aux geais !, le titre de ce second tome de Capitale du Nord, colle parfaitement à l’intrigue que nous propose ici Claire Duvivier. D’abord parce qu’il y est question d’une société en déroute. La révolte gronde, et il est plus que temps de se débarrasser de ces misérables geais, arrogants et capitalistes - comprenez les nobles bien sûr, qui se pavanent comme des geais ! Ensuite, parce qu’il est parfaitement représentatif de l’évolution du personnage d’Amalia. De jeune fille de bonne famille, éduquée dans le but de succéder à sa grand-mère et à sa mère au conseil de la ville, elle se retrouve sans un sou, dissimulée parmi les gens du peuple. C’est la mort du geai qu’elle était !

L’ambiance est bien différente de celle du premier tome. Il est question de fuite et de reconstruction, de vengeance et de rébellion. Les péripéties ne sont pas si nombreuses et pourtant, on ne s’ennuie pas une seconde. À une ou deux secondes près, d’accord ! L’autrice s’attache à faire évoluer ses héros, Amalia en particulier, en l’obligeant à affronter ses peurs et à changer radicalement de mode de pensée. Elle ne passe pas seulement de noble à indigente. Très terre à terre, la voilà confrontée à une certaine forme de magie qui la terrifie pour ce qu’elle a fait d’Hirion, et dont elle n’a pourtant pas d’autre choix que de faire usage.

Autre pan intéressant de l’histoire : la relation entre Amalia et Yonas. Pas de panique, on n’est pas dans l’histoire d’amour à deux balles de la majorité des romans YA ! Non, bien que les héros soient de jeunes adultes, on n’est pas dans le YA. C’est une histoire d’amitié qu’on nous propose ici, d’amitié améliorée et pourtant maintes fois mise en péril. Car Amalia et Yonas sont tellement différents, ils ont des opinions diamétralement opposées sur tant de sujets qu’on se demande parfois comment ils peuvent mener à terme la moindre conversation. Et d’ailleurs, ils n’y arrivent pas toujours !

De l’hébétement, tous deux vont passer à une forme de frénésie tant leur désir de revanche est grand, jusqu’à devenir une véritable machine aux rouages que rien ne peut empêcher de tourner, écrasant tout sur son passage, même eux d’une certaine manière. La seconde partie du roman est donc plus orientée stratégie, Amalia et Yonas retrouvent un but, mais est-ce pour le meilleur ou pour le pire ?

Un roman très bien dosé avec de belles idées et des tas de choses intéressantes. Si je garde jusqu’ici une petite préférence pour Capitale du Sud, auquel ce roman fait écho de bien des manières, j’ai néanmoins beaucoup apprécié ce second tome de Capitale du Nord. J’ai vraiment hâte de découvrir la suite, mais comme c’est une lecture commune, je vous donne rendez-vous en janvier prochain pour découvrir avec moi la fin de l’histoire dans L’armée fantoche, le tout dernier tome du cycle de La tour de garde !

Note : 

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Capitale du Nord, tome 2 : Mort aux geais !, de Claire Duvivier
Aux Forges de Vulcain (2022) - 412 pages - Support numérique - Fantasy

Après les terribles meurtres de la maison De Wautier, le monde d’Amalia Van Esqwill s’est écroulé. Considérés comme les principaux suspects, Yonas et elle trouvent refuge dans les tumultueux Faubourgs de la ville. Mais s’ils peuvent se cacher de la garde havenoise, qui les protégera de l’emprise de l’enchantement ? Pour survivre, Amalia devra surmonter sa douleur, dompter ses peurs, s’adapter à la clandestinité... et accepter de confier son destin au jeu de la tour de garde.

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