Exploration & frontières culturelles, du Collectif Oneiroi
On se retrouve aujourd’hui avec le troisième tome de l’anthologie de nouvelles steampunk des éditions Oneiroi, intitulé Exploration et frontières culturelles. Un nouveau recueil de quatre nouvelles pour vous permettre de découvrir ce qu’est le steampunk à travers la plume de différents auteurs. Cette fois, ce sont Tepthida Hay, Caroline Léger, Benjamin Lupu et Ostramus qui nous emmènent en balade dans leur machine à remonter le temps.
Renaissance, de Benjamin Lupu
Cette première nouvelle nous emmène en Asie, où le richissime homme d’affaires Rukfus Tock arpente les mers à bord de son aérostat, le Bougainville, à la recherche de précieuses reliques immergées. On y suit en particulier son plongeur, Charles, et sa fille Eugénie, lors d’une rencontre entre le colonialisme parisien et le mysticisme des pêcheurs asiatiques qui vénèrent une créature à la Cthulhu, du nom de Biaguna. Si j’ai bien aimé l’originalité de la situation, j’ai cependant regretté de trop nombreuses ellipses qui donnent l’impression d’un final un peu brouillon.
Casque de cuivre et chapeaux de feutre, de Caroline Léger
L’autrice nous propose ici une nouvelle sans doute un peu plus classique sur la manière dont les romans nous sortent de notre quotidien parfois bien morose. Lucie, son héroïne, travaille dans un salon où les gens viennent chercher un peu d’évasion à l’aide de casques de cuivre qui les téléportent dans l’univers de leurs romans favoris. Je comprends qu’on puisse devenir addict ! C’est un récit plein d'émotions et j’ai trouvé Lucie très attachante. Le final est bien trouvé, c’est plaisant à lire. Que demander de plus ?
Précieuses entrailles, de Tepthida Hay
La nouvelle de Tepthida Hay est sans aucun doute la plus dépaysante. Elle nous emmène en Australie, auprès des pêcheurs d’huîtres et de perles. On y fait la connaissance d’Elsie, une jeune femme coincée entre un père indifférent et un mari violent qui lui a été imposé. Une histoire d’esclavage dans un décor exotique, où la maternité est exploitée comme une ressource minière, jusqu’à épuisement du filon. De belles idées et une lecture agréable, même si le final est un poil facile. La plume est fluide et touchante, un joli moment de lecture.
Illusions d’outre-temps, d’Ostramus
Il s’agit d’un texte qui se déroule dans le même univers que le Traité de chronoportation de l’auteur. On y suit un éditeur qui lance un appel à textes dans l’intention de publier le manuscrit d’un uchroniste, c’est-à-dire un voyageur temporel capable de créer une uchronie en modifiant des éléments du passé. Cette nouvelle est truffée de bonnes idées et le concept d’uchronisme en lui-même est génial. Le seul bémol concerne les personnages qui m’ont un peu laissée de glace, mais je suis néanmoins heureuse d’avoir pu découvrir l’univers d’Ostramus par ce biais. Son roman me fait très envie, seul son prix me retient malheureusement.
Au final, ces recueils sont pour moi comme une petite bouffée d’air frais, un moyen de prendre ma dose annuelle de steampunk ! Le quatrième volume a d'ores et déjà rejoint ma liste d’envies, rendez-vous très vite pour en reparler.
Editions Oneiroi (2021) - 158 pages - Support papier - Nouvelles & Recueils
Le steampunk vous invite à explorer les origines de notre société en déambulant dans des passés alternatifs. Avec cette anthologie, vous voyagerez aux quatre coins du monde : les barrières entre les êtres ne sont pas toujours là où on les attend. Traditions, religions, langage, mœurs… Les frontières qui séparent les humains sont multiples et trompeuses. Et si la plus grande de toutes n’était autre que le temps ? Pour le meilleur ou pour le pire, ou juste différemment. Prenez place dans notre machine à remonter le temps !
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