C’est dans le cadre du challenge Civilisations que je cherchais un thriller inspiré d’une histoire vraie. American predator est plus que cela, ce n’est pas un roman, c’est presque un documentaire. Non sans difficulté, Maureen Callahan a rassemblé dans cet ouvrage des comptes-rendus d’interrogatoires, des témoignages et autres rapports du FBI pour retracer le parcours d’un tueur en série méconnu, qui a sévi dans tous les Etats-Unis.
Tout commence à Anchorage en Alaska, où une jeune femme se fait enlever sur son lieu de travail. Dès le départ, l’enquête piétine, à la suite d’une succession d’erreurs humaines. Jusqu’au jour où un homme du nom d’Israel Keyes est arrêté avec, en sa possession, le permis de conduire de la victime et la carte bancaire de son petit-ami. Un homme bien sous tout rapport, père de famille, au passé pourtant trouble et violent. Un homme qui va peu à peu se révéler être sans doute l’un des tueurs en série les plus actifs de la fin du XXè siècle et du début du XXIè.
J’ai beaucoup aimé la première partie du roman, celle consacrée à Samantha et à l’enquête visant à la retrouver ou, à tout le moins, à découvrir ce qui lui était arrivé. Les enquêteurs ont beau être impliqués, les pistes sont rares et si le tueur lui-même ne s’était pas montré un peu imprudent, ils auraient pu courir après pendant longtemps. Malheureusement, une fois Keyes arrêté, le récit prend une tournure différente. Il joue avec le FBI, prétendant avoir fait des tas de victimes dans tous les Etats-Unis mais ne leur donnant des éléments qu’au compte-gouttes.
Dès lors, le récit perd en émotion, il devient très froid et, c’est triste à dire, mais on s’en désintéresse petit à petit. Parce que toutes ces victimes dont on ne nous parle que brièvement, on ne les connaît pas, on ne se sent pas émotionnellement concerné par ce qu'il leur arrive. Attention, je ne dis pas que c’est inintéressant. Au contraire, on ne peut que saluer le travail de documentation fourni par l’autrice, mais j’ai trouvé que c’était trop clinique, trop factuel et qu’au bout du compte, on ne ressentait plus grand-chose, alors que les enquêteurs sont au bout de leur vie !
Un ouvrage qui, pour moi, est plus à classer du côté des documentaires que des romans, justement parce qu’en dehors de la première partie, tout cela ne m’a pas semblé romancé. Pas assez en tout cas pour qu’on s’implique émotionnellement et qu’on ressente autre chose qu'une curiosité intellectuelle un peu malsaine.
Editions Sonatine (2021) - 318 pages - Support numérique - Thrillers & Polars
C’est l’un des tueurs en série les plus terrifiants des États-Unis. Il a réellement existé, et pourtant, vous ignorez son nom… Pour l’instant. Anchorage, sur les rivages glacés de l’Alaska. Dans la nuit du 2 février 2012, la jeune Samantha Koenig termine son service dans un petit kiosque à café, battu par la neige et le vent. Le lendemain, elle n’est toujours pas rentrée chez elle. Une caméra de vidéosurveillance apporte vite la réponse : on y voit clairement un inconnu emmener l’adolescente sous la menace. Commence alors une véritable chasse à l’homme, qui permet au FBI de mettre la main sur un suspect potentiel, Israel Keyes. Un homme qui semble pourtant au-delà de tout soupçon, un honnête travailleur, vivant seul avec sa fille.
À travers une enquête digne des meilleurs thrillers, Maureen Callahan retrace le parcours meurtrier d’un prédateur au modus operandi glaçant qui a sévi durant des années sur l’ensemble du territoire américain, sans jamais être inquiété. Véritable voyage au coeur du mal, American Predator décrypte les rouages angoissants d’un esprit malade et ceux, grippés, d’une machine policière empêtrée dans ses luttes internes. Un périple sauvage, aux confins de la folie.
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