Rappelez-moi de ne plus jamais faire confiance à mes collègues de travail quand il s’agit de lecture, et d’imaginaire en particulier ! Surtout quand lesdites collègues prétendent avoir lu un livre alors qu’elles n’ont, en réalité, vu que l’adaptation cinématographique qui en a été tirée… C’est ainsi que La voix du couteau, de Patrick Ness, m’a été chaudement recommandé par une personne qui ne l’avait donc pas lu, mais qui n’a pas jugé utile de me le préciser. Je me suis lancée les yeux fermés et… patatra !
Une chose est sûre, difficile de rester indifférent à cette lecture tant la narration est spéciale. On est dans un récit très très sombre. Pour vous expliquer un peu, c’est l’histoire de Todd, fils de colons arrivés sur une planète où ils espéraient se créer une nouvelle vie. Seulement voilà, tout ne s’est pas passé tout à fait comme prévu. Les aliens locaux ont lâché un ou des virus dans l’air, ce qui a eu deux conséquences : les hommes et les animaux se sont mis à penser tout haut, générant un bruit perpétuel qui doit rendre fou, et les femmes ont toutes trépassé. Todd a treize ans et il est le plus jeune membre de sa communauté, laquelle est vouée à s’éteindre.
Enfin ça, c’est l’histoire, telle que Todd la connaît, parce que le jour où il tombe sur une adolescente de son âge, ça va comme qui dirait lui faire tout drôle, et ce n’est que le début des ennuis. Je reconnais que le point de départ est plutôt sympathique et, très sincèrement, la construction de l’intrigue, si l’on passe sur un certain nombre de longueurs bel et bien présentes, l’est tout autant. Cependant, il faut bien dire ce qui est, c’est extrêmement pénible à lire. En tout cas, ça l’a été pour moi. Pourquoi ? Parce que non seulement l’auteur s’évertue à reproduire le “bruit” des pensées des hommes dans sa narration, mais en plus, on est dans la tête de Todd, et il s’exprime à peu près comme un enfant de quatre ans.
N’oublions pas qu’il s’agit d’un bouquin de 528 pages ! C’est lourd, mais c’est lourd… J’ai cru que j’allais devenir dingue et le balancer par la fenêtre ! Ajoutez à cela une intrigue redondante et des situations totalement irréalistes, comme par exemple le grand méchant prêcheur qui se fait bouffer la moitié de la tête par un crocodile, au point qu’on voit ses dents à travers ce qu’il lui reste de joue, puis arracher le nez par un chien, mais est encore debout et toujours aussi enragé ! Bon d’accord, je n’avais pas vu venir le final, mais à ce stade, le mal était fait depuis bien longtemps.
Il y avait de belles idées, mais c’est une lecture qui m’a juste été insupportable. Je ne dirais même pas que je ne suis pas le public cible, car cela a beau être classé “jeunesse”, la thématique est intéressante aussi bien pour les adultes que pour les adolescents. Seulement voilà, la narration choisie par Patrick Ness est complètement rédhibitoire et je ne pourrais pas lire la suite. Pas moyen ! Quelqu’un pour me faire un résumé des deux tomes suivants, pour assouvir ma curiosité ? 😉
Editions Gallimard (2010) - 528 pages - Support papier- Ados & YA
C'est l'année de ses treize ans et, dans un mois, Todd Hewitt va devenir un homme. Il est le dernier garçon de Prentissville. Cette ville de Nouveau Monde est uniquement peuplée d'hommes. Depuis longtemps, toutes les femmes et les enfants ont disparu. A Nouveau Monde, chacun peut entendre les pensées des autres, qui circulent en un brouhaha incessant, le Bruit. Nul ne peut échapper au Bruit, nulle part, jamais...
Le site de l'auteur : https://patrickness.com/
1 commentaires
Pour te rassurer davantage, tu es déjà la deuxième à me dire partager mon ressenti et se sentir moins seule ! ;) C'est dommage, il y avait matière à faire quelque chose de chouette mais il a fait du zèle...
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