Sorcier d'Empire, de François Baranger

On se retrouve aujourd’hui avec une uchronie qui prend place au début du XIXe siècle. Nous sommes en 1815 et Napoléon Ier a conquis l’Europe grâce aux pouvoirs d’un sorcier qui pratique l’Art Obscur, une mystérieuse forme de magie. Premier volume d’une tétralogie, Sorcier d’empire constitue ma première excursion dans l’univers de François Baranger. C’est aussi un tome d’introduction à la saga Ars Obscura, certes, mais c’est une entrée en matière alléchante au contexte riche et passionnant.

Très intriguée par cette dark fantasy historique, je me suis procuré ce roman dès sa sortie. S’il a été un peu plus compliqué de le caser dans mon calendrier de lecture, je ne regrette vraiment pas cet achat. La France est au cœur d’intrigues politiques complexes mais pas seulement, elle doit aussi affronter des manifestations surnaturelles dangereuses, les fameuses bulles noires, dont sortent des monstres assez immondes, ainsi qu’une bonne donne d’ésotérisme par-dessus le marché. L’ambiance est très réussie et l’intrigue est portée par toute une galerie de personnages.

Peut-être un peu trop d’ailleurs, car si l’on s’attache facilement à certains d’entre eux, les deux héros évidemment, d’autres nous sont un peu indifférents et les chapitres qui leur sont consacrés m’ont paru un peu longuets. Ceux du point de vue d’Irina et de son espion anglais, par exemple. On sent que l’auteur pose le décor, et nous offre une vision exhaustive de la situation dans l’Empire et au-delà de ses frontières, mais je me suis parfois demandé si elle avait réellement besoin de l’être autant ! Exhaustive, je veux dire. C’est mon seul bémol, la raison pour laquelle je ne ressors pas tout à fait séduite par cette lecture.

Malgré cela, je me suis délectée de l’atmosphère de cette France du XIXe siècle, où font rage la magie, l’ésotérisme et les complots politiques. L’intrigue est ambitieuse, on sent bien que ce n’est que le début, et la plume de l’auteur habile à créer une ambiance sombre et mystérieuse. Si le roman souffre un peu du manque d’action et de la redondance de la quête de Ludwig et Ethelinde, le final est très réussi et donne envie de se jeter sur la suite, annoncée chez Denoël dès le 13 septembre prochain, heureusement ! Une chose est sûre, il ne tardera pas à rejoindre ma PAL.

Immersif, ce premier tome permet de poser les bases du contexte et de l’intrigue. Si la multiplicité des points de vue introduit quelques petites longueurs, le potentiel est énorme et j’attends la suite avec grande impatience.