La Ballade de Pern, intégrale 1, de Anne McCaffrey

Est-il encore nécessaire d’expliquer ce qu’est La Ballade de Pern, d’Anne McCaffrey ? Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s’agit d’une saga de science fantasy, càd à mi-chemin entre la science-fiction et la fantasy, qui date de la fin des années soixante et qui raconte à diverses époques la colonisation par les hommes d’une nouvelle planète appelée Pern. J’ai eu l’occasion, il y a longtemps, de lire plusieurs tomes de la saga, mais de manière éparse et totalement dans le désordre. Pocket venant d’éditer de nouvelles intégrales, je me suis dit que c’était l’occasion de tout recommencer.

Si les couvertures des différents volumes sont vraiment très chouettes, l’éditeur n’a malheureusement pas jugé utile de publier l’histoire dans l’ordre chronologique. À titre d’exemple, la première intégrale est constituée de trois des tomes de la saga, le deuxième se déroulant 2500 ans après le premier, alors que le troisième revient 250 ans après le premier. Ajoutez à cela l’absence de la moindre carte, et je sors le carton rouge, parce que ma foi, j’aurais aussi bien pu me contenter des anciennes intégrales de 2010, que j’aurais trouvées d’occasion bien moins cher (ce que je n’exclue pas de faire pour la suite).

Bref, revenons plutôt au contenu, puisque c’est ce qui nous intéresse vraiment. L’aube des dragons nous expose l’installation des colons sur Pern. Ils sont environ 6000 à avoir fui les guerres et la pollution de la Terre pour revenir à une vie plus harmonieuse, en accord avec leur nouvel environnement et loin des technologies qui ont présidé à la dégradation de leur planète d’origine. Tout irait bien dans le meilleur des mondes, à quelques dissensions près, si des Fils destructeurs ne se mettaient pas soudain à tomber du ciel ! Malgré un nombre de personnages important qui fait qu’on a un peu de mal à s’attacher à eux, j’ai beaucoup apprécié ce premier tome. L’installation, la découverte de la faune locale, la lutte contre les Fils, les dragons… Tout cela était fascinant et je l’ai dévoré !

Les dauphins de Pern se déroule, comme je le disais plus haut, 2500 ans après l’Atterrissage. Les Fils sont toujours là - bien que plus pour longtemps -, les dragons aussi. Pourtant la situation des colons a bien changé. Nombre de choses des Anciens se sont perdues avec le temps. Entre autres choses, leur relation à ces mammifères marins génétiquement modifiés, arrivés avec eux sur Pern. On suit Readis, le fils d’un Seigneur, dans sa redécouverte de l’espèce. Pour ceux qui lisent cette saga pour les dragons, ils seront sans doute un peu déçus car ils sont très effacés dans ce tome. Il n’est pourtant pas inintéressant et on s’attache vite à ce garçon qui lutte pour son droit à exercer un métier qui lui tient à cœur, celui de dolphineur. C’est un joli récit, qui interroge aussi sur le devenir des dragons et de leurs chevaliers, avec la disparition annoncée de ce pour quoi ils ont été créés.

Dans L’œil du dragon enfin, retour en arrière jusqu’au deuxième passage des Fils, un peu plus de 250 ans après l’Atterrissage. Retour aux dragons et à leurs chevaliers. On en apprend davantage sur le mode de vie dans les Weyrs, l’organisation des Forts et des Ateliers. L’intrigue s’intéresse aux abus d’un Seigneur, qui se comporte en despote envers ses vassaux, et à la manière dont la société pernaise va pouvoir ou non intervenir à l’approche de nouvelles chutes. Encore une fois, ce n’est pas inintéressant, mais il m’a manqué un peu d’intensité dans ce tome, peut-être un personnage particulier auquel m’attacher ou une intrigue plus ciblée que celle à laquelle on assiste. C’est sans doute le volume que j’ai le moins apprécié des trois, même si je l’ai lu sans déplaisir.

Finalement, je suis heureuse de m’être lancée dans cette redécouverte de la saga, et j’ai bien l’intention de poursuivre sur ma lancée. Pas tout de suite, bien sûr, car j’ai besoin de changer souvent de registre et d’univers pour apprécier, mais l’intégrale 2 viendra sans doute dans deux ou trois mois. Elle est déjà dans ma PAL à attendre bien sagement son tour. En tout cas, je recommande cette lecture de grand cœur, c’est un classique de la science-fantasy et il serait dommage de passer à côté.

Note : 

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La Ballade de Pern, intégrale 1, de Anne McCaffrey
Pocket (2023) - 980 pages - Support papier - Science-fiction, Fantasy

Des milliers de colons humains ont trouvé refuge sur Pern, une planète très riche semblable à la Terre. Ils souhaitent y créer une société égalitaire et pastorale, et décident de laisser derrière eux toute forme de technologie. Les hommes découvrent peu à peu qu'ils ne sont pas seuls : sur Pern vivent de grands lézards qui ressemblent aux dragons des légendes et des dauphins très intelligents avec lesquels ils vivront en harmonie. Mais après des décennies de vie paisible, les Pernais devront affronter une incroyable menace venue de l'espace : les Fils. Ces filaments tombent du ciel et détruisent tout sur leur passage. Et ce, tous les 250 ans, tel un cycle infernal. Les hommes apprennent alors à chevaucher les dragons pour détruire les Fils.

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