On se retrouve aujourd’hui avec le second tome des Maîtres Enlumineurs, de Robert Jackson Bennett. Je me souviens que j’avais eu du mal à rentrer dans le premier opus, mais que j’avais fini par me laisser charmer par les aventures de Sancia et de ses compagnons, pour finalement bien aimer. Le retour du Hiérophante me laisse un peu le même sentiment, en moins bien : certains passages m’ont beaucoup plu, d’autres m’ont carrément ennuyée.
Le récit prend place quelques années après la fin du tome précédent. Sancia, Bérénice, Gregor et Orso ont créé une petite société d’enluminures dans le but de partager leurs connaissances à l’ensemble de la profession pour faire tomber le monopole des maisons marchandes. Tout irait bien dans le meilleur des mondes si Valeria ne se faisait pas porteuse d’une sombre nouvelle : le premier des Hiérophantes est de retour d’entre les morts, bien décidé à prendre le contrôle de Tévanne et de l’humanité tout entière. Quant à Valeria elle-même, peut-on vraiment lui faire confiance ?
Les enjeux de ce second tome sont donc bien plus sérieux - et manichéens aussi, malheureusement - que ceux du premier, fini de rigoler ! L’ambiance est radicalement différente, plus sombre. L’alchimie entre les personnages est toujours bien présente. On prend plaisir à les retrouver, tous sont attachants à leur manière, et j’ai trouvé l’arc narratif concernant Gregor vraiment intéressant. Robert Jackson Bennett continue aussi de développer son concept d’enluminure, notamment par le biais des découvertes faites par nos héros, guidés par Valeria.
Hélas, l’intrigue souffre, à mon sens, de gros problèmes de rythme. L’auteur reprend, plusieurs fois, le schéma du premier tome, à savoir le besoin de s’introduire quelque part pour s’emparer de quelque chose. Ça rend le récit un peu redondant et, malgré la plume enlevée de l’auteur, on finit par s’ennuyer. D’autant que le grand méchant, qui dispose pourtant d’une belle envergure, adopte lui aussi sans arrêt la même attitude. Ajoutez à cela des événements assez attendus, sans réelle surprise, même si l’intrigue monte en puissance, et vous comprendrez mon sentiment mitigé.
Au final, ce second tome est donc assez inégal. Les personnages en sont clairement le point fort et on prend plaisir à voir le système de magie se développer, bien que certains détails soient parfois un peu indigestes. L’auteur nous réserve quelques révélations, qui n’en sont pas toujours vraiment, mais sans l’aspect “découverte” du premier tome, l’intrigue devient vite redondante. Je pense que je lirai la suite par curiosité, pour clore la trilogie, mais avec des attentes clairement revues à la baisse.
Editions Albin Michel (2021) - 624 pages - Support numérique - Fantasy
Une des quatre maisons marchandes de Tevanne est tombée. Sancia Grado et ses associés ont non seulement changé l’histoire de la cité, ils ont aussi créé Interfonderies dans le but de démocratiser l’art magique de l’enluminure. Mais la jeune entreprise a beau accomplir des prouesses, celles-ci ne suffisent pas à la maintenir à flots. La concurrence est rude, et les grandes maisons marchandes de Tevanne sont prêtes à tout pour écraser Sancia et l’idéal qu’elle représente. C’est alors qu’une ancienne puissance vogue en direction de Tevanne : un Hiérophante. Un adversaire qui connaît et maîtrise l’enluminure mieux que personne, fasciné en outre par Sancia et ses pouvoirs. Pour survivre à cette menace et sauver ceux qu’elle aime, la jeune femme devra percer le secret le mieux gardé de l’univers : celui des origines de l’enluminure.
Le site de l'auteur : https://www.robertjacksonbennett.com/
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