Retour en arrière à la découverte du tout premier roman de Jérôme Loubry. De cet auteur, j'ai adoré Les refuges en 2019 et j'ai plutôt bien aimé De soleil et de sang en 2020. J’avais donc très envie de lire le reste de sa bibliographie. Une nouvelle étape vient d’être franchie en ce sens avec Les chiens de Détroit, paru en 2017. Un thriller assez classique, mais néanmoins prenant.
Le récit prend place dans la ville de Détroit, aux Etats-Unis. Celle que l’on surnomme “shrinking city”, la ville qui rétrécit, en référence au fait que l’ancien fleuron de l’industrie automobile a connu plusieurs crises lui faisant perdre des milliers d’habitants depuis les années 1960. Dans cette ville en déréliction, l’intrigue suit deux trames temporelles distinctes.
Dans la première, en 1998, Stan Mitchell enquête sur les meurtres de sept enfants par celui que la presse va rapidement surnommer le “géant de brume”, en référence à une légende. Malgré tous ses efforts, Stan ne réussira jamais à identifier ni arrêter le coupable, jusqu’à ce que les disparitions cessent d’elles-mêmes, sans aucune explication. Quand en 2013, de nouveaux enfants se font enlever, la panique s’empare des habitants de Détroit.
Jérôme Loubry met ici en scène deux enquêteurs cabossés par la vie, comme c’est souvent le cas dans ce genre de thrillers noirs. Obsédé par son échec passé, Stan est alcoolique et parfois violent. De son côté, Sarah entend une voix dans sa tête, depuis l’enfance, une sorte d’ami imaginaire avec lequel elle converse. Tous deux sont attachants avec leurs failles et leurs obsessions, mais les flics torturés, c’est un peu du lu et du relu. Pourquoi faut-il toujours qu’ils le soient, d’ailleurs ? À croire que c’est un critère d’embauche ! Cinq étoiles d’office au prochain thriller qui met en scène un flic équilibré !
Malgré tout, l’intrigue est plutôt bien construite, même si l’on devine aisément qui est le coupable, et je ne parle pas de son nom mais bien de son identité. Elle est rythmée et efficace, et l’ambiance qui pèse sur la ville de Détroit est glauque au possible, elle dégage quelque chose de tragique qui colle bien tant à l’intrigue qu’à l’état psychologique des personnages. C’est presque un personnage à part entière.
Un premier roman qui met en valeur toutes les qualités narratives de l’auteur. C’est très classique mais bien mené, avec une trame certes sans réelle surprise mais efficace. Du potentiel, même s’il n’est pas encore entièrement exploité. Mais cela viendra, on le sait !
Editions Calmann-Lévy (2017) - 300 pages - Support numérique - Thrillers & Polars
Novembre 1998. Le corps du petit Peter est découvert dans un buisson de Palmer Park. Il a été enlevé, étranglé puis déposé là par un homme dont la taille, d’après les rares indices récoltés, dépasse de loin celle du commun des mortels. L’enquête est confiée à l’inspecteur Stan Mitchell, alias « le Molosse », un flic violent banni de Washington et exilé à Détroit, cette cité géante autrefois gloire de l’industrie automobile devenue capitale du crime et qui, chaque jour, sombre un peu plus dans la décrépitude. Bientôt, les enlèvements se multiplient et la presse commence à parler du « Géant de brume », croquemitaine terrifiant dévoreur d’enfants décrit par un témoin anonyme. Et tandis que la police piétine, que Détroit se vide de ses habitants, Mitchell s’enfonce toujours un peu plus dans l’alcool et la solitude… L’affaire lui est retirée puis, avec le temps, à l’image des maisons de Détroit, abandonnée et oubliée.
Quinze ans plus tard, les disparitions recommencent. Mitchell qui a réussi à arrêter la spirale de sa déchéance est à nouveau sur le coup, épaulé par une jeune inspectrice récemment arrivée en ville, Sarah Berkhamp. Grâce à eux, le tueur, un géant placide nommé Simon Duggan, est enfin arrêté. Deux enfants n’ont toujours pas été retrouvés et sont peut-être encore en vie. Mais Duggan refuse de coopérer. Il ne veut parler qu’à Sarah. Pour sauver les enfants, la jeune femme va devoir écouter les fantômes du passé…
La page Facebook de l'auteur : https://www.facebook.com/loubryjerome/
0 commentaires