On se retrouve aujourd’hui avec Trois lucioles, le second tome de la saga Capitale du Sud, de Guillaume Chamanadjian. Rappelons qu’il s’agit de l’une des sagas jumelles qui constituent La tour de garde avec la trilogie Capitale du Nord, de Claire Duvivier. Deux cités du même univers présentées par deux auteurs différents. Un projet atypique qui a su attiser la curiosité de nombreux lecteurs et surtout la conserver.
Ce second tome s’ouvre sur un court résumé du volume précédent, et là je dis bravo. Je milite pour ce genre de choses depuis des années. C’est tellement plus agréable de se lancer dans une suite en ayant bien en tête les événements passés. Bravo et merci à l’auteur et à l’éditeur, donc. On retrouve Nox dans une situation bien périlleuse. Alors qu’il essaie de se faire discret pour éviter les complots ourdis par les différentes maisons, voilà que plusieurs factions cherchent à l’impliquer directement en lui imposant une mission qu’il se refuse à remplir.
Si j’avais été charmée par Le sang de la cité, j’ai été happée par Trois Lucioles. Fini le tome d’introduction où l’on découvrait Gemina, ses intrigues et ses croyances. Nous sommes désormais au cœur de l’action, complots et manipulations se succèdent à un rythme effréné jusqu’à un final explosif. Le rythme est un peu plus dynamique mais le récit est toujours aussi sensoriel et mystérieux, avec cette cité-miroir, le Nihilo, et ses créatures des tréfonds d’une part, mais aussi grâce au conte des deux sœurs transformées en oliviers.
Du côté des protagonistes, Nox est un jeune homme terriblement attachant. Il doute, se fait manipuler plus souvent qu’à son tour, se débat dans un filet tissé d’intrigues et il n’en finit plus de découvrir de terribles choses sur ses origines. De nouveaux personnages viennent enrichir la scène et élargir notre horizon. On quitte un peu le cœur de la cité pour découvrir l’Entre-Deux-Murs au cours d’un passage plus calme où l’auteur prend le temps d’établir des relations fortes entre ses héros. La dernière partie, n’en est que plus rude car Guillaume Chamanadjian n’hésite pas à sacrifier ceux qui doivent l’être.
Les seconds tomes sont souvent des volumes de transition et ont tendance à décevoir. Ce n’est pas le cas ici, pas du tout. La tension continue de monter crescendo jusqu’à un final éblouissant. Nox a gagné en maturité. La cité, telle qu’on l’a connue, n’est plus et si cet opus a comme un goût de finalité, gageons que la plume efficace et addictive de Guillaume Chamanadjian nous réserve bien des surprises pour le troisième et dernier tome, Les contes suspendus. À découvrir, absolument.
Editions Aux Forges de Vulcain (2022) - 394 pages - Support numérique - Fantasy
Nox, l’ancien commis d’épicerie, est désormais seul maître à bord de l’échoppe Saint-Vivant. Il a pris ses distances avec la maison de la Caouane qui, enfant, l’avait recueilli. Mais, alors que l’hiver touche à sa fin, les problèmes refont surface. Tout ce que la Cité compte d’opposants au Duc Servaint s’est mis en tête que le Duc devait mourir, et que la main qui le frapperait serait celle de Nox. Mais consentira-t-il à tuer l’homme qui l’a élevé ? De sa décision dépendra le destin de Gemina.
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