Paulinette, faux et paillettes, de Serenya Howell

Ange de la mort ou déesse de la catastrophe ? Peu importe, j’ai envie de dire, c’est Paulinette, et elle est très chouette ! C’est un petit ovni que je voulais vous présenter aujourd’hui, un livre qui ne sortira qu’en mars 2023 aux éditions Plume Blanche mais que j’ai eu la chance de découvrir en avant-première. Je vous parle du nouveau roman de Serenya Howell, qui opère un virage à 180 degrés par rapport à sa saga de fantasy, Les Aînés. Paulinette, faux et paillettes, ou les aventures d’une terrible faucheuse d’âmes !

Pauline a six ans. Elle vient d’obtenir sa première faux, une faux d’apprentie avec laquelle elle va pouvoir désormais travailler comme papa et maman, c’est-à-dire faucher les âmes des défunts pour qu’elles ne soient pas définitivement perdues. Pauline est très fière, parce que c’est un travail important, mais aussi parce qu’elle est la première, ses copines n’ont encore jamais eu de contrat ! La plus mignonne des faucheuses entre en action, mais ce ne sera pas forcément toujours pour le meilleur.

Attention, second degré obligatoire ! Si vous prenez ce récit trop au sérieux, vous risquez d’être déçu. En revanche, si vous le prenez pour ce qu’il est, à savoir un bon gros délire de l’autrice, vous allez vous régaler ! Car Paulinette est, certes, une catastrophe ambulante, mais elle est aussi trop craquante. Du genre à vous donner le sourire du début à la fin de ses aventures, et il lui en arrive des choses, c’est le moins que l’on puisse dire.

Pour une histoire partie de presque rien, tout est très bien construit. L’héroïne a une vraie personnalité, ce n’est rien de le dire, et l’univers est assez complexe entre les faucheurs, les émissaires et les éveillés qu’ils traquent, ainsi que les veilleurs et leurs prémonitions. Mention spéciale aux chiens spectraux, tout droit sortis de l’univers de Rose P. Katell en un crossover très sympathique et complètement assumé. Ces deux-là ne sont pas amies pour rien !

Durant les deux premières parties, l’autrice adapte son style à l’âge de son héroïne, ce qui donne lieu à des situations assez loufoques. C’est drôle, léger et en même temps plus profond qu’on ne pourrait s’y attendre. Puis on change de point de vue, et le récit prend une tournure plus sombre. N’oubliez jamais que vous êtes chez Serenya Howell : le monde des Bisounours, elle ne connaît pas ! Une vraie bouffée d’air frais que je recommande bien volontiers à tous ceux qui n’ont pas peur de changer de registre.