Mécanique & lutte des classes, du Collectif Oneiroi
On se retrouve aujourd’hui avec la deuxième anthologie steampunk des éditions Oneiroi : Mécanique & lutte des classes. Un recueil composé de quatre nouvelles exclusivement féminines et donc féministes, où il est beaucoup question de la place des femmes dans la société de la fin du XIXe siècle. Un livre à l’esthétique très réussie, tout comme le volume précédent… et les suivants !
Bang bang est une nouvelle de Johanna Marines, dont j’ai déjà lu deux romans : Cendres et Oxygen. On y fait la connaissance d’un jeune homme prénommé Andreï, aux prises avec des automates dont lui et sa famille sont prisonniers. Ils cherchent à lui faire dire où se trouvent les spécifications du tout premier automate créé par son grand-père quelques vingt-cinq ans plus tôt. La révolte des machines, mais pas dans le futur, en somme, en 1898.
La nouvelle élite est le premier texte de Tepthida Hay que je lis et j’en suis heureuse car j’ai eu l’occasion de la rencontrer aux Imaginales. Nous sommes en 1875 et Rose rêve d’accéder au concours de Talent où ne sont généralement admis que des inventeurs… au masculin, évidemment. Cette fois, cela parle de terrorisme et des droits des femmes, mais aussi de tous ceux qui n’appartiennent pas à une élite, que ce soit celle de la noblesse ou celle de ceux qui ont un Talent.
Les pies voleuses, de Catherine Loiseau, dont j’avais déjà lu la saison 1 de La ligue des ténèbres, est une enquête amusante où l’on suit un jeune inspecteur confronté à ses préjugés de mâle. Des cambriolages, un voleur qui semble se volatiliser après chacun de ses méfaits, de la politique… Notre héros va devoir faire preuve d’ouverture d’esprit s’il ne veut pas se casser le nez ! C’est frais, c’est léger et très plaisant à lire, je me suis bien amusée.
Enfin, Maudite lumière est la dernière et la plus longue de ces nouvelles. Là encore une découverte avec Noémie Lemos, elle aussi aperçue aux Imaginales sur le stand d’Oneiroi. C’est peut-être celui des quatre textes qui colle le plus au thème de cette anthologie, puisque l’autrice dénonce les conditions de travail des femmes dans une usine de tri, ainsi que les conséquences de ce qu’elles manipulent sur leur santé. Un récit au final énigmatique qui laisse penser que l’on pourrait retrouver cet univers un jour.
J’ai passé un agréable moment de lecture avec ces nouvelles. Elles sont plaisantes à lire, abordent avec légèreté des thématiques intéressantes et sont parsemées de détails steampunk, de l’ilium exploité sur la Lune aux fées électricité, en passant par des générateurs dorsaux qui permettent de se déplacer par la voie des airs ! Un beau livre accessible à tous pour partir à la découverte d’un genre fascinant. Foncez !
Editions Oneiroi (2020) - 154 pages - Support papier - Nouvelles & Recueils
Le steampunk vous invite à revisiter le passé, à renouer avec les racines de notre société. Dans cette anthologie, on vous entraîne à la suite des cortèges ouvriers, dans une ère où la machine remplace peu à peu l’humain, où chacun lutte pour trouver sa place, où la mécanique est un outil de revendication sociale.
Et si les choses s’étaient passées autrement ?
Pour le meilleur ou pour le pire, ou juste différemment. Prenez place dans notre machine à remonter le temps !
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