Notre Dame de la Mer, de Rozenn Illiano

Voilà un certain temps que j’ai envie de découvrir l’univers de l’autrice autoéditée Rozenn Illiano, titillée par l’esthétique de son site d’autrice et les couvertures de ses romans et nouvelles. Difficile de résister aux splendides illustrations de Xavier Collette, il faut dire ! J’ai récemment eu l’occasion de me procurer Notre Dame de la Mer, une novella inspirée de légendes bretonnes, et j’ai pensé que c’était le moment où jamais de tenter cette nouvelle aventure.

C’est l’histoire de Nellig, une jeune femme venue passer quelques jours en Bretagne pour s’occuper de la maison et du chat de sa grand-mère hospitalisée. Hantée par les souvenirs d’un grand-père décédé qu’elle adorait, elle va se retrouver confrontée à une irrésistible attraction : celle de l’océan.

Sur le papier, j’étais très curieuse de cette histoire. Dans les faits, je suis un peu passée à côté et ce pour plusieurs raisons. La première est le style familier adopté par l’autrice. Comme souvent, les événements passés sont la cause de ceux du présent, et le récit est imprégné de légendes, celle des Marie-Morgane en tête. Ce sont des créatures aquatiques qui partagent la symbolique des sirènes. Or, le récit est écrit à la première personne et les tournures familières de l’héroïne me sortaient trop souvent de ma lecture.

En outre, les ficelles narratives m’ont paru vraiment trop évidentes. Par exemple, Nellig fait des allers et retours qui n’ont d’autre intérêt que d’amener le lecteur à réaliser qu’il se passe des choses étranges. À la boulangerie, sur la plage, au cimetière… Tout cela manque singulièrement de naturel, on n’y croit pas. C’est une jeune femme qui m’a semblé très terre à terre au début du récit, voire même un peu agacée par tous ces mythes bretons dans lesquels elle a baigné toute son enfance. Mais elle accepte ce qui lui arrive sans sourciller, une rencontre avec un esprit, une créature aquatique, une malédiction…

C’est dommage parce que l’intrigue avait un joli potentiel. Je ne saurais pas dire si mon sentiment est lié à la longueur du récit ou plutôt à sa structure un peu bancale. Le fait de vouloir trop en dire en trop peu de pages, de nous dire les choses plutôt que de nous les faire ressentir, tout cela a contribué à faire de cette novella un texte qui n’a, pour moi, pas vraiment tenu ses promesses.