On se retrouve aujourd’hui avec un roman autoédité, une intégrale fantasy de Rose P. Katell, qui entre dans le genre de l’imaginaire bien sûr, mais parle aussi d’esclavage, de trahison et de vengeance. Mon histoire préférée, à ce jour, parmi celles de cette autrice très prolifique, parce que c’est un récit plein d’humanité qui traite de problématiques actuelles et essentielles. Partons à la découverte des Enfants de la Déesse.
Nous sommes à Escarpe, où le peuple Lycanthus a été massacré par les Hommes à cause du don que lui a accordé la Déesse : celui de manipuler l’énergie vitale qui l’entoure. Les purges ont été sanglantes et les survivants réduits en esclavage. Achetés et vendus comme du bétail, ils vivent désormais entravés, au service des Hommes qui sont terrifiés par leur magie. Dans son malheur, Kaliska a eu de la chance, elle a été achetée par un homme bon, qui n’a de cesse de trouver un moyen de lui rendre légalement sa liberté. Mais, à la mort de son maître, elle doit fuir pour ne pas être accusée à tort d’un meurtre qu’elle n’a pas commis.
Il y a plein de choses sympas dans ce roman, à commencer par l’humanité qui se dégage de son héroïne. Elle est à mille lieues des jeunes femmes que l’on trouve habituellement dans les romans YA, qui sont propulsées au rang d’élues et se découvrent des capacités hors du commun. Ici, rien de tout ça. Kaliska atteint juste son seuil de tolérance. A force de voir ou de subir des atrocités, elle décide un jour que c’en est assez, que les choses doivent changer et que, pour cela, le mieux est encore de s’en prendre à la tête de l’hydre. Dès lors, elle n’aura de cesse de rejoindre les rangs de la résistance et surtout d’agir.
Agitée de sentiments souvent contradictoires, elle verra ses convictions ébranlées par les événements. Eprise de justice et de liberté, elle devra revoir ses ambitions et ses priorités, déterminer ce qui compte vraiment, pour elle comme pour les siens. Elle est entourée d’une galerie de personnages secondaires tous plus attachants les uns que les autres, tant chez les Hommes que chez les Lycanthus. Et que dire des décors, que l’on imagine sans peine tant le style de Rose est visuel ? Les mystères de la forêt, censée être hantée par l’esprit des Lycanthus assassinés, contrastent violemment avec l’agitation des villes humaines.
Un vrai beau message de tolérance qui m’a emportée sans difficulté. Petits bémols cependant avec un épilogue un peu trop manichéen à mon goût et quelques coquilles qui persistent dans le texte, mais rien de dramatique, rassurez-vous. Je recommande cette lecture très chaleureusement, car j’ai passé un excellent moment, vraiment. Bon, par contre, les intégrales papier grand format, dédicacées ou pas, c’est fini pour moi, mes poignets n’y résistent pas ! ;)
Autoédition (2022) - 798 pages - Support papier - Fantasy
Depuis les purges, être un Lycanthus à Escarpe n’est pas facile… Encore moins lorsqu’on se retrouve accusé du meurtre de son père adoptif ! Capturée et vendue à ses quatorze ans, Kaliska fait partie des plus chanceux : Leif, son maître, est bon et la traite comme sa propre fille. Mais lorsqu’il vient à mourir de manière soudaine, les facultés magiques de Kaliska en font malgré elle la coupable idéale. Elle n’a plus le choix : elle doit fuir son village sous peine d’être pendue pour un crime qu’elle n’a pas commis. Traquée, seule dans un monde qui n’appartient plus aux siens, Kaliska a besoin de se cacher. Hélas, les endroits sûrs ne sont pas nombreux.
Le site de l'autrice : http://rosepkatell.com/
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