La crue, de Michael McDowell


On se retrouve aujourd’hui avec La crue, le premier tome d’une saga qui a beaucoup fait parler d’elle, à savoir Blackwater, de Michael McDowell. Une saga conçue pour être publiée en six feuilletons, un par mois, au milieu des années 80, et que les éditions Monsieur Toussaint Louverture ont proposée en poche en France au printemps dernier, au rythme d’un épisode tous les quinze jours. Une saga dont l’auteur américain était le co-créateur de Beetlejuice et de L’Étrange Noël de Monsieur Jack.

Nous sommes en 1919. L’eau a envahi les rues de Perdido, une petite bourgade du nord de l’Alabama. Les maisons sont inondées et les scieries, qui constituent la principale source de revenus des habitants de la ville, aussi. Oscar Caskey, héritier d’une des plus grandes familles du coin, décide d’aller voir l’étendue des dégâts en barque avec son employé. Ils découvrent alors, dans un hôtel en principe évacué, une mystérieuse jeune femme du nom d’Elinor, qui prétend avoir été oubliée et être là depuis quatre jours. Ramenée en lieu sûr, elle va peu à peu s’immiscer dans la famille.

Blackwater est une saga familiale mais pas seulement. L’aspect fantastique du récit est annoncé partout, mais attention, quand on en lit comme moi depuis le berceau ou presque, il est quand même très léger, en tout cas dans ce premier tome. On découvre la famille Caskey, dont Mary-Love est la matriarche. Elle vit avec son fils Oscar et sa fille Sister. La maison voisine est occupée par l’oncle James et sa propre enfant, la petite Grace. L’arrivée d’Elinor, sous le charme de laquelle toute la ville va bientôt tomber, va chambouler leur quotidien.

Une petite communauté repliée sur elle-même dans un coin paumé, un élément perturbateur et petit à petit, le fantastique qui s’incruste dans la vie de ses membres. Cela ne vous rappelle rien ? Oui, il y a un peu de Stephen King là-dedans, juste un petit peu. Parce qu’en dehors d’une scène dans une maison qui pourrait être hantée, cela manque sacrément de tension tout ça quand même. C’est… gentillet, disons. Il est davantage question de jalousie et de rivalité que de surnaturel ou d’horreur.

Il m’a en outre manqué un vrai personnage principal dont on suivrait le point de vue. L’histoire nous est racontée de manière assez plate, sans réelle émotion, et de ce fait, on ne s’attache pas vraiment. On est curieux de l’identité d’Elinor, évidemment, mais je ne me suis pas sentie concernée plus que ça par ce qu’il se passait dans ce premier tome. L’atmosphère est assez réussie, mais il ne fait que 250 pages et j’ai envie de dire heureusement, car j'aurais sans doute fini par m'ennuyer ferme ! Je donnerai sa chance au second tome mais je suis, pour le moment, plutôt dubitative face à tout le battage médiatique effectué autour de cette saga.

Note : ☆☆

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Blackwater, tome 1 : La crue, de Michael McDowell
Mr Toussaint Louverture (2022) - 259 pages - Support numérique - Fantastique & Horreur

Pâques 1919, alors que les flots menaçant Perdido submergent cette petite ville du nord de l'Alabama, un clan de riches propriétaires terriens, les Caskey, doivent faire face aux avaries de leurs scieries, à la perte de leur bois et aux incalculables dégâts provoqués par l'implacable crue de la rivière Blackwater. Menés par Mary-Love, la puissante matriarche aux mille tours, et par Oscar, son fils dévoué, les Caskey s'apprêtent à se relever… mais c'est sans compter l'arrivée, aussi soudaine que mystérieuse, d'une séduisante étrangère, Elinor Dammert, jeune femme au passé trouble, dont le seul dessein semble être de vouloir conquérir sa place parmi les Caskey.

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