Une cosmologie de monstres, de Shaun Hamill


La première fois que j’ai entendu parler d’Une cosmologie de monstres, c’était en écoutant feu le podcast d’Angie, du blog La sagesse du haricot. Elle avait su me donner envie de le lire, ou en tous cas de m’y intéresser. Il a rejoint ma PAL quelques jours plus tard puis il a gentiment attendu son tour. J’ai profité de ce mois d’octobre, et de l’approche d’Halloween et son cortège de frayeurs, pour me plonger dedans. Ce petit podcast dédié littérature noire n’existe plus, mais il m’aura au moins apporté cette belle découverte.

Avec un titre pareil, je m’attendais à une histoire de monstres, et même à des monstre tentaculaires à la H.P. Lovecraft. Eh bien, pas du tout ! Shaun Hamill est beaucoup plus subtil que ça, et quand on pense que c’est son premier roman, c’est juste bluffant. C’est l’histoire de la famille Turner, racontée par le fils cadet, Noah. Découpée en sept parties, l’intrigue s’attache d’abord à la rencontre des parents, Margaret et Harry, leur histoire d’amour, la naissance de leurs deux filles, puis leur quotidien écrasant, le bonheur qui leur file entre les doigts et enfin le Mal qui va ronger cette famille : la schizophrénie, point de départ d’une drôle d’histoire.

Elle se déroule sur plusieurs décennies et on suit la famille Turner, en particulier Noah, durant toutes ces années. Dès l’enfance, six ans pour être exacte, ce dernier va être confronté au surnaturel : son meilleur ami, son seul ami devrais-je dire, est un monstre gentil qui ne se montre qu’à lui. Mais qui est-il exactement ? D’où vient-il ? Quelles sont ses intentions réelles ? Est-il le seul de son espèce ? Autant de questions auxquelles Noah mettra des années à trouver la réponse, au sein d’une famille un peu bancale où les mensonges et les non-dits ont fait leur œuvre et instillé une ambiance étrange.

Autant le dire, je n’ai pas eu peur une seule seconde en lisant Une cosmologie de monstres, tout comme il est extrêmement rare que j’ai peur en lisant un Stephen King au demeurant. Cela ne signifie pas que je n’ai pas aimé, bien au contraire, j’ai adoré. Car l’humain est au centre de l’intrigue et on se surprend peu à peu à s’attacher à ces personnages bizarres, d’une vraie justesse. Maladie, deuil, solitude, dépression, rêves d’évasion sont autant de thèmes abordés ici. Au final, il se dégage de ce premier roman un mélange de nostalgie et d’espoir, une atmosphère envoûtante, fantastique et bouleversante. Une très jolie lecture, que je vous recommande bien volontiers.

Note : ★★

Plus d'informations

Une cosmologie de monstres, de Shaun Hamill
Albin Michel Imaginaire (2019) - 416 pages - Support numérique - Fantastique & Horreur

La famille Turner, de Vandergriff, Texas, ne sera jamais une famille comme les autres. Harry le père, fan absolu de l’œuvre d’H.P. Lovecraft et de films d’horreur, décide un jour de construire une maison hantée temporaire pour Halloween : « La tombe ». Quelques années plus tard, un cancer du cerveau l’emporte, deux mois après la naissance de son fils, Noah. Margaret, la mère, pour faire vivre sa famille, se lance dans le projet d’une vraie attraction de maison hantée : « Promenade dans les ténèbres ». Margaret souffre d’hallucinations, à moins que ses visions ne dévoilent une réalité que personne ne veut affronter. Elle y compris. Alors que « Promenade dans les ténèbres » commence à avoir du succès, sa fille aînée, Sydney, disparaît, comme d’autres enfants de Vandergriff. Et jamais la police n’aura la moindre piste. Son autre fille, Eunice, trop intelligente pour son bien, dépressive, se réalise dans de longues lettres de suicide qu’elle adresse à son petit frère Noah, certaine que – malgré sa médication – elle est condamnée à perdre son combat contre la dépression. Quant à Noah… Depuis l’âge de six ans, il partage tous ses moments libres avec une créature lupine plus énigmatique que monstrueuse. La famille Turner se tient sur le seuil d’un monde terrifiant, surplombé par une cosmologie de monstres. Est-ce le leur ou est-ce le nôtre ?

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