Glass sword, de Victoria Aveyard


Souvenez-vous, l’an dernier, le premier tome de la quadrilogie de Victoria Aveyard avait été pour moi une excellente surprise. Red queen s’était avéré être un agréable moment de lecture, dans un univers intéressant et bien construit, aux côtés d’une héroïne plutôt attachante, en tous cas plus que la majeure partie des héroïnes YA. On la retrouve d’ailleurs là où on l’avait laissée, fuyant les Argents mais bel et bien déterminée à dresser les Rouges contre l’oppression.

Glass sword reprend en effet à l’endroit exact où s’était terminé le premier tome, ce qui permet au lecteur d’entrer immédiatement dans le vif du sujet. Mais si ce dynamisme initial nous laisse présager une suite explosive, on déchante assez rapidement. L’intrigue se révèle finalement assez décevante, l’auteur s’enlisant dans les états d’âme d’une jeune fille traumatisée par tout ce qu’elle a vécu. Moi qui avais trouvé Mare tellement plaisante dans le tome précédent, elle m’a un peu tapé sur les nerfs dans celui-ci.

Entièrement tournée sur elle-même, elle devient complètement égocentrique. On peut aisément comprendre qu’elle puisse souffrir de la trahison de Maven, mais elle dépense tellement d’énergie à nous le faire comprendre en s’apitoyant sur son sort et en se plaignant d’être incomprise, qu’elle finit par nous agacer, d’autant plus que ses monologues intérieurs sont très vite redondants. Il se passe pourtant un certain nombre de choses dans ce roman, mais c’est comme si Mare et ses interrogations occultaient tout le reste ! C’est bien dommage.

La seconde partie du livre s’avère cependant un peu plus prenante. Les événements s’accélèrent et les « Sang-neuf », ces Rouges auxquels une mutation génétique confère les pouvoirs des Argents, passent enfin à l’action. Les rebondissements sont plus nombreux, et l’urgence de la situation transparaît clairement dans le texte de Victoria Aveyard. Mais cela reste sans réelle surprise, et même les nouveaux personnages passent comme des étoiles filantes, sans apporter quoi que ce soit au récit. L’auteur se concentre sur leurs pouvoirs, ce qu’ils peuvent apporter à la cause, et rien d’autre.

J’attendais tellement plus. J’aurais aimé que l’univers soit un peu plus fouillé, que l’on découvre par exemple l’origine de la mutation génétique ; ou encore que le récit se fasse plus politique, plus adulte. L’auteure se contente de rester à la surface des choses et ce faisant, elle aligne les clichés de la littérature YA. Au final, après un premier tome bien mené, celui-ci s’avère donc plutôt décevant.

Note : ★★★☆☆

Plus d'informations

Red Queen, tome 2 : Glass sword, de Victoria Aveyard
Editions Le Livre de Poche (2017) - 640 pages - Support papier - Ados & YA

Mare Barrow a le sang rouge, comme la plupart des habitants de Norta. Mais comme les seigneurs de Norta, qui se distinguent par leur sang couleur de l'argent, elle possède un pouvoir extraordinaire, celui de contrôler la foudre et l'électricité. Pour les dirigeants de Norta, elle est une anomalie, une aberration. Une dangereuse machine de guerre. Alors qu'elle fuit la famille royale et Maven, le prince qui l'a trahie, Mare fait une découverte qui change la donne : elle n'est pas seule. D'autres Rouges, comme elle, cachent l'étendue de leurs pouvoirs. Traquée par Maven, Mare fait face à sa nouvelle mission : recruter une armée, rouge et argent. Aussi rouge que l'aube, plus rapide qu'un éclair d'argent. Capable de renverser ceux qui les oppriment depuis toujours. Mais le pouvoir est un jeu dangereux, et Mare en connaît déjà le prix.

Site de l'auteur : http://victoriaaveyard.com/

2 commentaires

  1. J'ai à peu près le même avis que toi, si ce n'est que le caractère de Mare m'a plombée davantage. IM-PO-SSIBLE de la supporter.

    D'ailleurs je rencontre ce problème là avec beaucoup d'héroïnes de la YA :-/ . J'ai comme l'impression qu'elles se ressemblent toutes : rudoyées par la vie, elles en deviennent égoïstes, égocentriques, insolentes et parfois gratuitement insultantes.

    Je constate que tu lis beaucoup beaucoup, donc si jamais tu as en tête un récit YA avec une héroïne qui sort de ce lot, fais moi signe, ça m'intéresse ! :-)

    En tout cas j'apprécie beaucoup ton blog. Énormément à voir/découvrir, le tout avec un visuel très réussi !

    Bonne soirée à toi.

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    1. Merci, c'est trop gentil !
      En YA, j'ai souvent ce même problème en effet. Récemment, j'ai bien aimé Identités, de C. Sizel. L'héroïne est un peu plus âgée, cela gomme cet effet-là. Essaie, tu me diras ce que tu en penses. ;)

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