Arcadia

Arcadia, de Fabrice Colin

Editions Bragelonne (2014)
Format broché, 360 pages
Fantasy




Londres, 1872. Dans le monde d’Arcadia, la réalité a les couleurs du rêve : un royaume idéal, baigné de féerie arthurienne, dans lequel les ministres sont poètes et les artistes sont rois, où le futur est tabou et la mort improbable. Un jour pourtant, d’étranges présages viennent troubler la sérénité de la belle capitale. Neige bleutée, vaisseau fantôme… Le peintre Rossetti et ses amis se sentent mystérieusement concernés. Cent quarante ans plus tard, dans un Paris agonisant plongé sous les eaux, quatre jeunes gens férus d’art victorien entendent le même appel, et s’apprêtent à déchirer le voile qui sépare les deux mondes.

Ma chronique
Vous avez envie d'une bonne dose de poésie ? D’une littérature onirique mêlant étroitement le rêve et la réalité ? Vous ne craignez pas les ouvrages dont la structure est... tout sauf linéaire et claire ? Vous aimez les beaux livres à la couverture exécutée avec le plus grand soin ? Alors l’intégrale d’Arcadia, de Fabrice Colin, parue l'année dernière aux éditions Bragelonne durant leur opération « Mois du cuivre », est faite pour vous ! Car pour profiter pleinement de cette œuvre si particulière, il faut réunir toutes ces conditions, vraiment.

Ce livre est une curiosité, un savant mélange d’un tas de choses différentes : de la fantasy steampunk mâtinée de féerie arthurienne, où Lewis Carroll lustre ses merveilles ; des références artistiques, poétiques ou littéraires, à la pelle ; du rêve enfin... Savant mélange, disais-je donc, mais surtout étrange mélange. Car ce n'est pas un roman facile d'accès, loin s'en faut. Si la plupart des lecteurs acceptent bien de ne pas tout comprendre au début d'un récit, concevant aisément que l'auteur ait besoin, au moins pendant un temps, de poser les choses et de ménager le suspens, la grande majorité d'entre eux exigent néanmoins d'être éclairés au cours de leur lecture. Et c'est là que le bât blesse.

Parce qu'à vouloir faire preuve de trop d'onirisme et de poésie, l'auteur nous laisse à plusieurs reprises sur le bord de la route, complètement démunis. Le récit alterne les points de vue de différents personnages qui s'avèrent, on le comprend assez vite, être les doubles les uns des autres dans deux mondes parallèles, dont on ne sait précisément lequel des deux est le rêve de l'autre. Et quand l'auteur d'Alice au pays des merveilles et les chevaliers de la table ronde s'en mêlent brusquement... on n'y comprend tout bonnement plus rien ! J'étais pourtant prévenue avant même de commencer, aussi ai-je essayé de me laisser porter, et j'ai réussi dans une certaine mesure : j'ai trouvé certains passages très beaux, l'écriture de Fabrice Colin très onirique.

Malheureusement ça ne fait pas tout, car au final, j'en ressors avec la sensation frustrante d'un récit très confus auquel je n'ai pas tout compris, malgré toute ma bonne volonté. Difficile de profiter pleinement du voyage dans ces conditions, et d'apprécier un roman qui finit par vous donner le sentiment d'être un peu bêta quand même ! Un grand coup de chapeau néanmoins à la maison Bragelonne pour cette splendide édition qui, indépendamment du contenu, vous pousserait presque à vous damner pour ajouter ce petit bijou à votre bibliothèque.

Note : ★★★☆☆

6 commentaires

  1. Bien, bien, tu confirmes mon ressenti, suite à la lecture de différents avis ! Je mets de côté, mais l'objet est superbe c'est indéniable ! bises

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    1. Oui, c'est dommage parce que l'idée de départ était vraiment excellente, mais c'est vraiment trop confus. Bises, ma Lili.

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  2. Ce livre me fait trop envie depuis fort longtemps! J'aime beaucoup cet auteur, l'objet livre et le genre steampunk! J'espère ne pas être perdue dans ma lecture si je l'achète un jour ;)

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    1. C'était ma première excursion dans l'univers de cet auteur, et je crois que je vais tout simplement m'abstenir, à l'avenir ! Ce genre de littérature torturée n'est vraiment pas pour moi ! ;o)

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  3. J'ai commencé ce livre, acheté en grande partie pour un synopsis qui changeait ainsi qu'une superbe couverture et je suis très partagée. C'est bien écrit, mais effectivement peut-être trop onirique pour que je me laisse emporter.

    En cherchant des avis dessus, je suis tombée sur le tien (valeur sûre ;) ) et ça confirme mes impressions. Je ne suis pas sûre de le finir XD

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    1. J'étais prévenue quand je l'ai commencé, alors j'avais essayé de me mettre dans les dispositions adéquates. Malgré tout, comme tu peux le constater, j'ai eu quand même bien du mal à m'accrocher ! :-(

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