Tuez-les tous...

Tuez-les tous..., de Serge Raffy

Editions Albin Michel (2014)
Format broché, 352 pages
Thriller et Polar


Qui est la "dame blanche", Joconde cathare à l'éblouissante beauté, dont le gisant du XIIIe siècle vient d'être retrouvé dans la crypte de l'hôtel des chevaliers de Saint-Jean, à Toulouse ? Qui a assassiné les douze inconnus découverts, enterrés non loin d'elle autour d'une statue de chat ? Quel rapport ces meurtres ont-ils avec celui d'un imam joueur de rugby ? Quelle secte secrète semble s'intéresser de près aux travaux du groupe d'archéologues en quête de la sépulture de Raymond VI, comte de Toulouse, grand protecteur des hérétiques, excommunié par Rome, dont les ossements n'ont jamais été retrouvés ? Giulia d'Arusio, chercheuse italienne, en voulant répondre à ces questions, va connaître l'enfer.

Ma chronique
Tout commence avec la découverte d'une gisante de pierre à l'éblouissante beauté dans la crypte de l'hôtel des chevaliers de Saint-Jean, à Toulouse. Une équipe d'archéologues, au sein de laquelle se trouve Giulia, une jeune femme d'origine italienne, passionnée par l'histoire des Cathares et en particulier par la recherche de la sépulture du comte de Toulouse, Raymond VI, leur plus grand défenseur, entreprend alors des fouilles. C'est le point de départ d'une enquête policière ésotérique, sur fond de religion et d'Histoire avec un grand H.

Tuez-les tous... est ma première incursion dans l'univers de Serge Raffy, et j'ai particulièrement apprécié l'aspect historique de son récit. J'ai appris beaucoup de choses sur le catharisme, cette religion apparue dans le Midi de la France entre le Xe et le XIIe siècles, et dont l'expansion constitua une telle menace pour l’Église catholique qu'elle lui mena une guerre sans merci. Inquisition, meurtres sacrificiels, mysticisme dans des ruines en Ariège, et en parallèle à tout ça, la montée de l'intégrisme en Europe, de nos jours... tout était réuni pour faire de ce récit un très bon thriller ésotérique.

Pourtant, certaines choses m'ont gênée dans ce roman, et pour commencer le fait qu'il m'ait fallu si longtemps pour me sentir la moindre affinité avec les personnages. J'ai envie de dire que trop d'histoire tue l'histoire, c'est un roman que j'avais envie de lire ! J'aurais davantage apprécié, je crois, que l'auteur se consacre à Giulia l'archéologue, ou à Firmin et Karim, les flics toulousains, avant son cours d'histoire, aussi passionnant soit-il. Du coup, j'ai mis assez longtemps à rentrer dans l'histoire, et quand enfin j'y étais, je n'ai pas vraiment compris le rapport entre l'assassinat de l'imam et le reste de l'intrigue.

Si, j'ai quand même bien compris que l'auteur essayait de nous sensibiliser aux dérives de l'intégrisme, que ce soit celui du XIIe ou du XXIe siècle, mais c'est fait de manière assez maladroite, trop appuyée si je puis dire, à tel point que ça donne l'impression d'une intrigue bancale, impression accentuée par les facilités que Serge Raffy s'autorise. Comment croire que des archéologues qui découvrent un parchemin vieux de sept siècles puissent le dérober à l’insu de tous, et l'ouvrir sans précaution ? Sans parler des interventions du hasard qui fait décidément très bien les choses.

C'est donc un sentiment mitigé que me laissera ce roman. On sent bien l'amour de l'auteur pour l'Occitanie, son intérêt communicatif pour l'époque des bûchers de l'Inquisition, mais les ficelles qu'il emploie manque un peu trop de subtilité pour nous embarquer complètement. Merci néanmoins aux éditions Albin Michel pour cette découverte qui m'aura tant appris sur les cathares.

Note : ★★★☆☆

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