Cogito, de Victor Dixen


Dernier jour de l’année, dernière chronique de l’année ! On se retrouve aujourd’hui avec Cogito, de Victor Dixen. C’est un auteur que je suis depuis la publication du Cas Jack Spark il y a dix ans et que j’appréciais beaucoup pour l’originalité de ses histoires. Malheureusement, si j’ai adoré le premier tome de sa saga Phobos, qui correspondait tout à fait à ce critère d’appréciation, j’ai eu bien du mal à me retrouver dans ses écrits depuis lors. J’ai conscience que c’est probablement une question d’âge, il n’empêche…

Mais revenons-en à Cogito. Comme dans Phobos, on suit un groupe d’adolescents sélectionnés pour participer à un programme un peu spécial. Dans Phobos, c’était une petite virée sur Mars, ici il s’agit d’une méthode expérimentale utilisant l’intelligence artificielle pour faire du bachotage. La jeune héroïne s’appelle Roxane, elle n’a pas un sou en poche, de mauvaises fréquentations et ce programme constitue donc la chance de sa vie. Cela ne vous rappelle personne ? Léonor, sors de ce corps ! Il ne manque plus qu’une particularité physique pour une complète ressemblance et... elle est bel et bien présente. De quoi vous faire tiquer, mais passons.

Bon, ça se lit très bien, le style est fluide, visuel et dynamique, pas de problème. Malgré tout, la première partie du roman accumule les clichés, au point que c’en est agaçant. L’éternelle querelle entre les gosses de riches et ceux auxquels la vie n’a pas souri, les filles à papa superficielles au possible, le sportif sans cervelle, l’intellectuel asocial, la romance homo… C’était un concours ou quoi ? Un festival ! J’avais du mal à reconnaître Victor Dixen et son indéniable talent de conteur.

Et puis tout dérape, l’intrigue prend enfin du sens et devient plus intéressante dans la seconde moitié du roman. J’ai bien aimé la réflexion de l’auteur sur la manière dont des machines, des IA créées pour assister les hommes, envahissent notre monde et les remplacent peu à peu au point que ce sont les hommes qui se mettent à assister les machines. Quand des Bac+5 se retrouvent balayeurs parce qu’on n’a plus besoin de leurs illustres cerveaux ! Est-ce vraiment ce qui nous pend au nez ? La question est posée…

A partir de là, les événements s’enchaînent à toute allure et les pages se tournent toutes seules. Cela arrive malheureusement un peu tard. Malgré une bonne idée et un style accrocheur, je n’ai jamais réussi à me départir de cette impression d’être engluée dans les clichés typiques du YA, tout comme durant les trois derniers tomes de la saga Phobos. Le Père Noël m’a apporté Extincta, mais je commence à avoir peur de me lancer, j'avoue !

Note : ★★★☆☆

Plus d'informations

Cogito, de Victor Dixen
Editions Robert Laffont (2019) - 544 pages - Support numérique - Ados & YA

Un don du ciel...
Roxane, dix-huit ans, a plongé dans la délinquance quand ses parents ont perdu leur emploi, remplacés par des robots. Sa dernière chance de décrocher le Brevet d'Accès aux Corporations : un stage de programmation neuronale, une nouvelle technologie promettant de transformer n'importe qui en génie.
...ou un pacte avec le diable ?
Pour les vacances de printemps, Roxane s'envole pour les îles Fortunées, un archipel tropical futuriste entièrement dédié au cyber-bachotage. Mais cette méthode expérimentale qui utilise l'intelligence artificielle pour "améliorer" la substance même de l'esprit humain est-elle vraiment sûre ? En offrant son cerveau à la science, Roxane a-t-elle vendu son âme au diable ? Demain, l'intelligence artificielle envahira toutes les strates de la société. L'ultime frontière sera notre cerveau.


Site de l'auteur : http://victordixen.com/accueil

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