Dracaenars, d'Alizée Villemin


J’ai découvert les écrits d’Alizée Villemin à travers son feuilleton steampunk, Lady Falkenna, dont l’univers fait de machineries étincelantes où se mêlaient révolution industrielle et magie, et de créatures hybrides mi bête mi machine, avait su me charmer. Avec Le silence des dragons, on change complètement de registre, pour aborder les rivages médiévaux de la fantasy jeunesse. Peut-être un peu trop jeunesse à mon goût, et c’est bien dommage, car il y a de très belles idées dans ce premier tome, intitulé Dracaenars.

Le récit s’attache aux pas de Maëlys, quinze ans, fille d’aubergiste sans avenir qui rêve d’aventures épiques et surtout d’échapper à l’auberge familiale, et Elenn, jeune noble rondelette à la recherche d’assurance et d’un sens à sa vie. L’auteur alterne leurs deux points de vue, et pas à pas, nous amène à découvrir ces deux jeunes femmes, leur passé, leur personnalité, leurs aspirations. Leurs quêtes respectives vont bien évidemment converger auprès d’un peuple chargé de veiller sur les derniers dragons, les Dracaenars. Seulement les grandes créatures sont bien mal en point...

Classique, c’est vrai. Mais malgré cette simplicité, difficile de ne pas se laisser charmer par la Forêt d’Amarante et ses décors si particuliers, par le peuple des Dracaenars et ses coutumes, ou encore par ces dragons en pleine dépression, leur mère intangible mais inquiète, ou le jeune tigre Leolio, tout bonnement adorable alors qu’il est censé être l’une des plus féroces créatures de la forêt ! L’univers est riche de possibilités, sombre et fascinant, tout à fait propice au fourmillement de l’imagination du lecteur.

De bien belles idées donc, mais une intrigue un peu basique et prévisible, et surtout des personnages vraiment trop stéréotypés, y compris Elenn que l’auteur a sans doute voulu rendre originale de part ses rondeurs, mais qui s’empresse de les lui faire perdre dès son arrivée dans la forêt ! Le style lui-même est également un peu trop simpliste. Les événements s’enchaînent trop rapidement, les problèmes se résolvent presque d’eux-mêmes, les ficelles sont un peu trop visibles à mon goût d’adulte habituée à lire de la fantasy...

Au final, une histoire qui reste sympathique et ravira probablement tous les pré-ados férus de fantasy et de dragons. L’univers est accrocheur, le rythme soutenu et le texte suffisamment court pour ne pas lasser. Un grand merci à Alizée Villemin pour cette découverte que l’enfant qui persiste en moi a su apprécier à sa juste valeur. Attention cependant, au-delà d’un certain âge, tout est un poil trop facile pour convaincre pleinement.

Note : ★★★☆☆

Plus d'informations

Le Silence des Dragons, tome 1 : Dracaenars, d'Alizée Villemin
Éditions Lune Ecarlate (2016) - 180 pages - Support numérique - Fantasy

Lorsqu’une fille d’aubergiste fougueuse et sans le sou découvre un artefact aussi ancien que mystérieux ; lorsqu’une jeune noble délicate, en quête d’amour-propre, part à la recherche d’un peuple éteint depuis des siècles… Alors peut-être tout n’est-il pas perdu ? Peut-être réussiront-elles à mettre fin au Silence des Dragons…

Site de l'auteur : http://www.alizeevillemin.com/

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