Après La trilogie de l’hiver, de Katherine Arden, je partais conquise d’office par ce nouveau conte slave venu du froid. Grand mal m’en a pris, car je suis un peu passée à côté, il faut bien le dire. Peut-être parce que les voix de la version audio parue chez Lizzie m'ont crispée dès le départ ? À moins que ce ne soit plutôt parce que je me suis ennuyée ferme les deux tiers du roman ? Retour sur une déception absolument pas annoncée.
Cette histoire prend place dans un univers où les staryks, des créatures de glace qui vivent en marge des humains, règnent en maîtres et ont, semble-t-il, décidé de laisser le froid s’abattre sur le monde. On y suit trois personnages féminins : Miryem, fille de prêteur, qui se découvre capable de changer l’argent en or ; Wanda, pauvrette battue par son ivrogne de père qui ne voit en elle qu’un boulet dont il cherche à se débarrasser, au meilleur prix tant qu'à faire ; et Irina, fille de duc, future épouse d’un tsar possédé par un démon sanguinaire. Leur point commun ? Bien que toutes trois issues de classes sociales fort différentes, elles devront prendre leur destin en main pour survivre.
Ça ne s’annonçait pas si mal et pourtant, je n’ai pas vraiment accroché. Pour commencer, parce que ces trois héroïnes manquent singulièrement de charisme. Elles sont aussi glaciales que leur environnement sauf que, si la poésie des manifestations hivernales sur la campagne russe peut aisément vous emporter, la froideur que dégagent ces trois jeunes femmes n’incite franchement pas à s’y attacher, et ce malgré les situations dramatiques dans lesquelles elles se trouvent. Et je ne parle pas des personnages secondaires, du roi starik au tsar possédé, tout aussi peu sympathiques.
De son côté, l’intrigue met beaucoup de temps à se mettre en place. L’autrice nous décrit par le menu les pauvres vies de Miryem, puis de Wanda, et enfin d’Irina, et pendant les deux tiers du roman, il ne se passe rien, ou vraiment pas grand-chose. On ne voit pas du tout où Naomi Novik veut en venir. Hélas, quand les évènements surviennent enfin, et que les choses s'accélèrent, le mal est déjà fait, on s’est lassé de cette ambiance glaciale, de ces héroïnes qui ne le sont pas moins, de ce roman tout entier, en fait. En outre, de manière assez paradoxale, malgré toutes ces longueurs, cela manque de précisions sur un certain nombre de points.
Pourquoi les staryks s’intéressent-ils soudain à Miryem ? Par quel miracle devient-elle capable de changer l’argent en or ? Qu’apportent Wanda et ses frères à toute cette histoire ? Comment Irina, jeune fille docile par excellence, se transforme-t-elle soudain en conquérante qui négocie avec un démon ?
Autant de questions auxquelles j’attends toujours en partie la réponse. Moi qui espérais être séduite par ce lauréat du Prix Locus 2019, je suis un peu passée à côté. L'ambiance y était mais, malgré un final nettement plus accrocheur, l’autrice, son conte hivernal et ses personnages féminins n’ont pas réussi à m’embarquer. La faute à des héroïnes sans réel charisme, ainsi qu’à trop d’approximations et de longueurs. Dommage, je ne demandais pourtant qu'à être convaincue !
Lizzie (2022) - 913 mn - Support audio - Fantasy
Petite-fille et fille de prêteur, Miryem ne peut que constater l'échec de son père. Généreux avec ses clients mais réticent à leur réclamer son dû, il a dilapidé la dot de sa femme et mis la famille au bord de la faillite... jusqu'à ce que Miryem reprenne les choses en main. Endurcissant son coeur, elle parvient à récupérer leur capital et acquiert rapidement la réputation de pouvoir transformer l'argent en or. Mais, lorsque son talent attire l'attention du roi des Staryk - un peuple redoutable voisin de leur village -, le destin de la jeune femme bascule. Obligée de relever les défis du roi, elle découvre bientôt un secret qui pourrait tous les mettre en péril...
Le site de l'autrice : https://www.naominovik.com/
2 commentaires
C'est un livre qui m'intéressait, mais je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Dommage pour les voix de la version audio, car effectivement, si tu n'accroches pas aux voix, ça te sort de l'histoire. Je vois qu'il y a trois narratrices, pour ma part, j'adore Marie du Bled (c'est une de mes lectrices favorites).
RépondreSupprimerIl y a un homme aussi... Je ne sais pas quelle lectrice jouait quel personnage, par contre, mais j'ai eu beaucoup de mal, surtout sur une des voix. Là, je suis en train d'écouter Le syndrome E, de Thilliez avec la voix de Jérémie Covillault et franchement, je trouve que ça colle trop bien ! :)
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