Six ans se sont écoulés depuis Train d’enfer pour ange rouge, et le commissaire Sharko est au bout de sa vie. Car après avoir passé de longues années à essayer de se remettre de son enlèvement, sa femme est décédée dans un accident de la route, emportant leur fille Eloïse avec elle. Autant vous dire que le choc a été rude pour notre enquêteur, au point d’avoir déclenché… quelque chose en lui. Quand le cadavre d’une femme entièrement rasée est découvert dans une église, la triste réalité vient mêler ses horreurs à ses pires cauchemars.
Quand j’ai décidé de me lancer dans la bibliographie de Franck Thilliez, j’ai décidé de commencer par son plus célèbre duo, et de le faire dans l’ordre chronologique de leurs aventures. Je reviens donc avec le troisième opus de la vaste saga Sharko et Hennebelle. Après La chambre des morts, où l’on avait fait la connaissance de Lucie Hennebelle, retour à Franck Sharko avec Deuils de miel. On y retrouve un gars en mode survie, confronté au pire tueur de sa carrière. Un homme qui va l’entraîner dans un sordide jeu de piste sur les traces d’un passé non moins lugubre.
L’intrigue de ce roman est passionnante. L’auteur joue avec nos nerfs comme le meurtrier avec ceux des enquêteurs. Il se passe sans arrêt quelque chose, le récit est plein de rebondissements et on n’a pas le temps de s’ennuyer une seule seconde. Gare aux âmes sensibles cependant, Thilliez ne fait pas dans la dentelle question détails morbides, et si vous êtes allergiques aux insectes, méfiez-vous ! C’est à la fois glauque, atroce et palpitant ! L’écriture est diablement efficace, incisive même, et on a bien du mal à en décoller tant on a envie de tout savoir de ce tueur.
Pourtant, une chose m’a chiffonnée tout du long : les états d’âme de Sharko. Évidemment, on comprend bien qu’avec tout ce qu’il a vécu et perdu, il soit au bout du rouleau. Qu’il fasse des cauchemars, qu’il entende parfois sa femme lui parler, tout ça, c’est humain et on compatit. Sauf qu’à la longue, ça plus ses hallucinations, dont on sait bien avant lui que c’en sont, et sa violence sans cesse prête à s’exprimer, cela devient carrément lourd et on a un peu l’impression que c’est surjoué. Moi qui avait beaucoup aimé ce personnage dans Train d’enfer pour ange rouge, je me suis surprise à avoir envie de lui taper dessus.
C’est clairement ce qui coûte sa cinquième étoile à ce roman par ailleurs excellent. Un thriller échevelé au cours duquel on ne s’ennuie pas, mais dont le héros finit par vous taper sur les nerfs. Retour à Lucie Hennebelle dans le prochain volume, La mémoire fantôme, avant de les retrouver enfin ensemble dans le suivant, celui dont la saga télévisée s’est inspirée. A bientôt Sharko parce que, malgré tout, j’ai hâte !
Pocket (2017) - 341 pages - Support papier - Thrillers & Polars
Après le décès accidentel de sa femme et de sa fille, le commissaire Sharko est un homme brisé. Insomnies, remords, chagrin... Difficile dans ces conditions de reprendre du service. Mais une macabre découverte va brutalement le ramener à la réalité : une femme est retrouvée morte, agenouillée, nue, entièrement rasée dans une église. Sans blessures apparentes, ses organes ont comme implosé. Amateur d'énigmes, le tueur est aussi un orfèvre de la souffrance. Et certainement pas prêt à s'arrêter là. Pour Sharko, déjà détruit par sa vie personnelle, cette enquête ne ressemblera à aucune autre, car elle va l'entraîner au plus profond de l'âme humaine : celle du tueur... et la sienne.
Le compte Twitter de l'auteur : https://twitter.com/fthilliez
0 commentaires