Après la fin prend place huit ans après Derrière la haine. Barbara Abel nous propose un nouveau thriller psychologique dans lequel nous retrouvons trois des personnages principaux du premier tome : Sylvain, Tiphaine et le jeune Milo, désormais âgé de quinze ans. La petite famille recomposée s’est installée dans la maison dont Milo a hérité de ses parents, mais tout ne va pas au mieux dans le meilleur des mondes.
Tiphaine et Sylvain sont devenus les tuteurs de Milo, leur filleul. Pourtant, ce dernier, persuadé que son affection entraîne la mort de tous ceux qu’il aime, s’applique à ne s’attacher à personne et surtout pas à eux. De leur côté, les deux adultes subissent de plein fouet les conséquences de leurs actes passés, leur couple s’effrite sous la culpabilité. C’est alors qu’une nouvelle famille, composée de Nora et de ses deux enfants, s’installe dans la maison d’à côté, celle où Tiphaine et Sylvain ont perdu leur fils de six ans.
Tous les codes du thriller psychologique sont présents. Les chapitres alternent les points de vue, ce qui nous permet de plonger dans la psyché des personnages et de nous rendre compte que tous sont peu ou prou sur le fil du rasoir, même ceux qui semblent les plus équilibrés. La tension monte peu à peu, et on sent bien qu’ils vont tous finir par atteindre un point de non retour, celui qui verra l’avènement d’une nouvelle catastrophe. C’est assez addictif, oui mais…
Mais je n’ai pas adhéré complètement, et ce parce que je n’ai pas réussi à me départir d’une sensation de “too much”. Si j’ai beaucoup aimé l’évolution de Tiphaine et la manière dont elle retombe peu à peu dans ses travers, j’ai eu plus de mal à croire à celle d’Alexis et même à celle de Nora. Quand on les prend séparément, cela fonctionne bien, mais tous réunis dans ce quartier de banlieue parisienne, c’est juste trop. Une mère désespérée qui se transforme en tueuse, un avocat jaloux qui n’hésite pas à détruire une famille et un adolescent fragile par vengeance, une autre mère qui cherche à faire accuser ses voisins d’un meurtre qu’elle a elle-même commis, et tout ça sur l’espace de deux maisons mitoyennes ?
Est-ce parce qu’on n’y croit plus que la mayonnaise ne prend pas ? Sans doute. Je n’ai pas ressenti cette paranoïa qu’on sentait monter dans le tome 1. On ne s’ennuie pas vraiment mais on n’éprouve pas grand chose non plus. Au final, je suis un peu déçue, je l’avoue. Derrière la haine se suffisait à lui-même et j’aurais peut-être dû m’en contenter.
Editions Pocket (2015) - 359 pages - Support papier - Thrillers & Polars
Tiphaine et Sylvain vivent ensemble depuis presque 20 ans. Ils ont connu des moments merveilleux et ont surmonté main dans la main des épreuves difficiles. Comme tant d’autres époux… Aujourd’hui leur couple bat de l’aile et élever Milo, leur fils de 15 ans, n’est pas une partie de plaisir. Une situation qui pourrait être très classique… Si Milo n’était pas leur fils adoptif. Si Milo n’était pas le fils de leur ancien voisin David qui s’est suicidé dans sa propre maison. Si Milo n’était pas le meilleur ami de Maxime, leur fils, décédé brutalement à l’âge de 7 ans. Si Milo n’avait pas hérité de la maison de son père dans laquelle vit désormais la nouvelle famille recomposée. Et si une nouvelle voisine n’était pas venue s’installer précisément dans leur ancienne maison, de l’autre côté de la haie, avec un petit garçon de 7 ans… La fin de Derrière la haine nous a tous bouleversés. Barbara Abel n’en reste pas là. Que deviennent Tiphaine, Sylvain et Milo, ces trois personnages qui ont vécu l’horreur et qui ont inconsciemment choisi de s’imposer l’enfer quotidien en restant dans une maison qui a abrité tant de drames ? Et juste à côté d’une autre maison qui, dès qu’ils en rouvriront la porte, laissera ressortir tous les fantômes du passé ?
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