Les maîtres enlumineurs, de Robert Jackson Bennett


Robert Jackson Bennett est un auteur américain né en 1984 dont les romans couvrent apparemment des genres plutôt variés. Je le découvre aujourd’hui avec Les maîtres enlumineurs, premier opus d’une saga de fantasy mâtinée de cyberpunk. Un tome d’introduction qui met un peu de temps à se mettre en place, mais qui se termine en apothéose et donne littéralement envie de se jeter sur la suite. Le retour du Hiérophante est d’ors et déjà disponible en France, mais pas encore la suite.

Nous sommes à Tevanne, cité dirigée par quatre maisons marchandes qui se sont appropriées la ville et l’ont découpée en campos. Au milieu de tout ça, une zone de non-droit appelée les Communes, quartier défavorisé où règnent le crime et l’insalubrité. Sancia est une jeune voleuse, engagée pour dérober un mystérieux objet contre une énorme somme d’argent. Ce qu’elle ignore encore, c’est que ce travail va lui attirer plus d’ennuis qu’elle n’en a jamais eus, et ce n’est pas peu dire.

Il m’a fallu longtemps pour rentrer dans cette histoire et ce pour plusieurs raisons. La première, ce sont les héros auxquels je ne me suis attachée que difficilement. Malgré tous ses malheurs, Sancia ne m’était pas très sympathique et, si je termine ce roman en l’appréciant davantage, elle ne figurera sûrement pas au panthéon de mes personnages préférés, avec son côté solitaire et renfermé. J’ai davantage apprécié certains des personnages secondaires, tout compte fait.

La deuxième raison, c’est le système de magie. L’idée de départ est excellente, je ne m’avancerais pas à prétendre le contraire, mais j’ai trouvé que l’auteur peinait à la mettre en place. Le simple fait qu’il nous l’explique à plusieurs reprises est d’ailleurs assez révélateur : tout cela est un peu brouillon et quand on a lu Sanderson, la comparaison n’est, à mon sens, pas à l’avantage de Bennett. Enfin, oserais-je évoquer la troisième raison ? Ces objets qui parlent m’ont, malgré moi, rappelé le jeu vidéo pour enfants Adibou ! 😊

Mais alors, pourquoi quatre étoiles ? Parce qu’après une première moitié assez laborieuse, j’ai dévoré la seconde partie du roman. L’univers est extrêmement riche et l’intrigue tout simplement passionnante. Outre le système de magie malgré tout original, cela parle d’inégalités sociales, d’esclavage, d’injustice, et l’auteur maîtrise son récit à la perfection, nous en dévoilant les enjeux petit à petit, ce qui fait monter la tension et notre envie d’avoir le fin mot de l’histoire. Le final est vraiment addictif et je l’ai dévoré !

Une fois le décor planté (ce qui prend un peu de temps, quand même), Les maîtres enlumineurs est un récit palpitant dont l’auteur tisse les fils avec beaucoup d’habileté. L’univers, empreint de technomagie, est très original et riche. Malgré des personnages auxquels on peine un peu à s’attacher, j’ai fini par me laisser charmer et j’ai à présent hâte de découvrir la suite. À recommander.

Note : ★★★☆

Plus d'informations

Les Maîtres Enlumineurs, tome 1, de Robert Jackson Bennett
Editions Albin Michel Imaginaire (2021) - 640 pages - Support numérique - Fantasy

Toute l’économie de l’opulente cité de Tevanne repose sur une puissante magie : l’enluminure. À l’aide de sceaux complexes, les maîtres enlumineurs donnent aux objets des pouvoirs insoupçonnés et contournent les lois de la physique. Sancia Grado est une jeune voleuse qui a le don de revivre le passé des objets et d’écouter chuchoter leurs enluminures. Engagée par une des grandes familles de la cité pour dérober une étrange clé dans un entrepôt sous très haute surveillance, elle ignore que cet artefact a le pouvoir de changer l’enluminure à jamais : quiconque entrera en sa possession pourra mettre Tevanne à genoux. Poursuivie par un adversaire implacable, Sancia n’aura d’autre choix que de se trouver des alliés.

Le site de l'auteur : https://www.robertjacksonbennett.com/

0 commentaires